Une voiture qui marche sans l’aide d’un cheval à Montréal !
Ces voitures, fabriquées en Europe, nous arriveront par bateau. Le 23 septembre 1897, La Patrie s’exclame au sujet de la première.
Enfin, il nous a été donné de voir à Montréal l’une de ces automobiles que certaines grandes villes d’Europe, Paris notamment, connaissent depuis des mois et même des années.
Ce ne sera pas le moindre bonheur du journalisme, dans l’Histoire, d’avoir été sinon l’inventeur, du moins le propagateur de cette machine destinée à réjouir l’âme des hippophiles et à soulager ces pauvres chevaux du rude métier qu’on leur a imposé jusqu’à ce jour.
C’est le «Petit Journal», en effet, qui, en 1892 ou 93, a institué à Paris ce concours original d’où est sorti l’automobile, un peu rudimentaire, c’est vrai, mais avec les organes qui constituent aujourd’hui comme alors, malgré les améliorations qu’ils ont subies, les traits caractéristiques.
L’automobile en question va être expérimenté aujourd’hui même chez M. Jennings, voiturier de la rue King, et on le verra tout probablement courir les rues de Montréal demain, sans autre forme motrice que sa machine à gazoline. Il a la forme d’une voiture «Gladstone» et peut contenir quatre personnes. Son récipient permet de faire 150 milles [un peu plus de 240 kilomètres] sans se ravitailler.
Deux jours plus tard, le 25 septembre 1897, le correspondant de La Patrie à Québec ajoute :
À Montréal, où l’on vient justement de voir un automobile pour la première fois, les gens n’apprendront peut-être pas sans intérêt que le Dr Casgrain [un chiurgien-dentiste], de la rue St-Jean [à Québec, bien sûr], possesseur d’une de ces voitures, a franchi hier le distance de St-Augustin et la ville, soit 14 milles, en 35 minutes, et ce sans ravitailler la machine.
L’illustration des voitures sans chevaux provient de la page Wikipédia consacrée au Paris-Rouen, première compétition d’automobile de l’histoire.
