Conseils pour votre été (Second billet de deux)
Hier, le journal La Patrie du 30 juillet 1904 y allait de conseils à votre intention. La première partie de ses recommandations s’adressait aux vacanciers qui partaient pour la campagne. La seconde, celle d’aujourd’hui, veut rejoindre les citadins.
Maintenant, pour celui qui passe l’été en ville, nous avons plusieurs suggestions utiles à faire.
Le soir, après sa journée de travail, le citadin devrait se payer le luxe d’un petit voyage dans la banlieue.
Le tramway électrique, moyennant quelques sous, peut vous sortir de la ville et vous y ramener à des heures raisonnables.
Cette courte excursion vous procurera l’avantage de respirer l’air pur, de raviver vos poumons et de vous délasser l’esprit.
Au lieu de vous asseoir dans votre cabinet de travail ou sur la galerie de votre maison, pourquoi n’allez-vous pas marcher dans les parcs publics ?
Prendre de l’exercice, c’est prolonger sa vie, faciliter la digestion et s’assurer un sommeil tranquille pour la nuit.
Il est incontestable que des milliers de citoyens s’ôtent peu à peu la vie en se couchant à des heures indues.
Ils ruinent inutilement leur santé, et ils se préparent une vieillesse ennuyeuse et pénible, parce que des infirmités de toutes sortes surgissent tôt ou tard.
Le moyen le plus sûr de conserver sa santé, c’est de pratiquer la sobriété, de respirer l’air à pleins poumons.
Durant les grandes chaleurs, il faut s’abstenir de manger trop de viande. Le poisson est recommandé par nombre de médecins, et nous croyons qu’ils ont parfaitement raison.
Lorsque vous désirez faire une promenade, soyez toujours accompagné d’un ami. Gardez-vous de discourir sur des sujets qui fatiguent l’esprit, mais plutôt de choses qui amusent et font rire.
En terminant, voici les conseils que nous donnons à ceux qui ont le bonheur de passer quelques mois à la campagne.
Le matin, levez-vous à six heures, prenez un bain, puis faites une marche dans les champs.
De neuf heures à midi, faites un peu de lecture pour vous désennuyer et vous instruire.
Durant l’après-midi, allez voir les amis des environs, et proposez-leur de jouer quelques parties de crosse ou de croquet.
Un médecin éminent de New-York, à qui une patiente demandait le moyen de jouir d’une vacance, lui fit cette réponse :
«Le secret réel d’une vacance est d’enlever le harnais et, comme un cheval, libre de courir à travers les champs. Cela fait beaucoup de bien au cheval et pourquoi n’en serait-il pas de même pour l’homme ?»
«Que faites-vous à la campagne ?» demandait un sénateur américain au président Roosevelt.
«Ce que je fais ? Écoutez-moi, c’est bien simple, fit le président. Je mange peu, je dors suffisamment, je vais à la chasse, et surtout je respire beaucoup d’air.»
L’image ci-haut est une réduction de celle qui accompagne cet article dans le journal La Patrie.