Les montreurs d’ours plaisent aux enfants, mais guère à certains adultes
L’histoire se passe à Sorel le dimanche 13 mai 1883. Deux jours plus tard, le journaliste du bi-hebdomadaire Le Sorelois est mécontent.
Dimanche dernier, cinq ou six personnages portant costumes de bandits ou de gladiateurs dans les combats de taureaux faisaient invasion dans notre ville, précédés d’un beugleur de trompette qu’annonçait l’arrivée de deux ours au poil rougi et usé par toutes sortes de gambades plus ou moins réussies.
Les montreurs d’ours, bambocheurs ambulants, étaient loin de présenter des mines endimanchées. La foule d’enfants, qu’attirait ce spectacle, suivit naturellement la troupe avinée qui se dirigea vers les pins près de l’église pour y exécuter ses opérations.
Que ces troupes viennent la semaine, et paient leur entrée dans la ville, nous n’avons trop à y voir; mais que cela arrive le dimanche, à l’heure des offices divins et y cause le scandale, voilà qui est fort.
Les autorités devraient y mettre un terme comme à ceux qui troublent l’ordre public. Si des règlements ne pourvoient pas à cet empêchement, que l’on impose une taxe très forte sur ces opérateurs fainéants, et nous y gagnerons sous tous les rapports.
En décembre 2013, madame Claire Martin m’avait fait parvenir cette belle image de deux montreurs d’ours, devant le magasin général de son arrière-grand-père, Flavien Chouinard, à Saint-Pamphile de L‘Islet, en 1915. Nous l’avions évoqué le 24 juin 2014. À nouveau, merci, chère Madame Martin, pour cette belle pièce d’archives.