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Poème des temps d’hier

lebaindumatindedegas

J’aime ces poèmes échappés soudain dans la presse québécoise d’autrefois. Coups d’émotion d’inconnus ou de bien connus. Regroupés, ils mériteraient une anthologie fine. En voici un nouveau, disparu depuis plus de cent ans.

 

Simples dystiques

Oh! que vous étiez belle en votre blanc peignoir !

C’est la première fois qu’ainsi j’ai pu vous voir.

 

 

J’aperçois maintenant une rose frimousse,

De jolis cheveux blonds à teinte exquise et douce.

 

Je vous vois en un rêve éclatant de blancheur,

Sourire à mon sourire et enchanter mon cœur.

 

Et puis vous m’avez dit d’une façon coquette :

«Ne vous occupez pas de ma pauvre toilette !»

 

Mais j’étais fort content de vous trouver ainsi;

Vous ne le saviez pas ? apprenez donc ceci :

 

Mais vous le saviez bien ! … je le dirai quand même :

Ce n’est pas une robe admirable que j’aime,

 

Madame, mais c’est vous, avec vos cheveux d’or,

Vos yeux couleur de ciel, vos charmes enfin, or

 

Cela fait mon bonheur…. si je pouvais vous plaire !

Si vous le défendez, je n’aurai qu’à me taire.

 

Et … plus jamais, jamais, je ne vous parlerai,

Mais pour toujours, toujours, oui, je vous pleurerai….

 

Louis Danis

 

Le Bulletin, (Montréal), 19 mai 1907.

L’illustration — «Bain du matin» (1883) — est un pastel sur papier d’Édouard Degas, qu’on retrouve à l’Art Institute of Chicago.

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