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À la citadelle de Québec en temps de paix

citadelleN’allez surtout pas croire que les militaires passent leur temps à astiquer leurs fusils. Sous le titre «Le militaire en temps de paix», voyez à quoi ils s’occupent à la citadelle en janvier 1883.

On a dansé, la nuit dernière, nous ne dirons pas sur un volcan, mais peut-être, qui sait, au-dessus d’une poudrière. Car, enfin, peut-il y avoir autre chose à la Citadelle, dans le château-fort québecquois, à l’intérieur du célèbre labyrinthe qui a remplacé celui de Vauban, que des munitions de guerre de toute espèces ? Heureusement rien autre chose n’a éclaté que les cuivres de la fanfare militaire qui mettait les danseurs en cadence et leur donnait le rythme.

Il n’est pas de plus joyeux compagnons que nos militaires……. en temps de paix.

Il ne se passe guère de semaine qu’il n’y ait au quartier des officiers, à la Citadelle, une réception quelconque. Ce sont des après-midis, des dîners et des soirées de théâtre et de danse. En dehors des heures réglementaires, on festoye et on exerce avec la plus grande distinction et avec une cordialité irréprochable une hospitalité digne des Québecquois. C’est ce qui a eu lieu, hier soir.

Plus de deux cents danseurs ont pris pour ainsi dire la citadelle d’assaut, hier soir. Il faut avouer qu’on avait eu le soin de ne pas fermer les issues, et d’éclairer même les passages.

On avait mis à contribution les appartements du Marquis de Lorne, grâce à une généreuse condescendance du maître de céans. Le bal a eu lieu dans la salle de danse du gouverneur général. […]

Le programme des danses a été bientôt entamé et régulièrement poursuivi jusqu’à l’heure du goûter, une heure.

Le spectacle était ravissant. Le coup d’œil enchanteur. Il y avait là tout un essaim de beautés Québecquoises, rivalisant de grâce, d’élégance et d’agilité.

La palme a été difficile à accorder.

Pour nous résumer, la soirée a été des plus attrayantes. Les membres du comité d’organisation se sont montrés d’une amabilité irréprochable pour tous; le capitaine Wilson entr’autres qui nous a paru être l’âme du mouvement, a su se multiplier au service de tous les danseurs.

Ce bal est le digne pendant de celui du maire, ce qui n’est pas peu dire.

Et maintenant que l’on n’aille pas penser que ces soirées-là peuvent avoir sur la valeur de nos miliciens l’effet des délices de Capoue : nous sommes convaincu qu’au lendemain d’un bal comme celui qui vient d’avoir lieu, s’il fallait encore prendre l’offensive ou livrer l’assaut, ils ne seraient pas les derniers à faire une trouée dans les rangs ennemis ou à monter à l’assaut.

 

Le Canadien, 30 janvier 1883.

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