Saint-Maurice, près de Trois-Rivières
Il est bien rare dans la presse ancienne qu’on parle de Saint-Maurice, cette paroisse paisible, vivant aujourd’hui d’agriculture à une vingtaine de kilomètres de Trois-Rivières. Sur ce site interactif, nous avions déjà évoqué un instituteur de l’endroit qui disait avoir inventé le monocycle.
Je retrouve aussi dans Le Trifluvien du 10 juin 1891 la mention d’un feu de forêt. Depuis deux jours, le ciel est obscurci par une épaisse fumée. Le feu est dans les bois et fait des ravages énormes dans les forêts. L’on nous apprend qu’à St-Maurice, trois maisons et une étendue considérable d’érablières ont été détruites par les flammes. En plusieurs autres endroits, des pertes considérables ont été souffertes. On craint fort de ne pouvoir pas arrêter les ravages de l’élément destructeur avant que le ciel envoie des pluies abondantes.
Et voici que, le 17 avril 1884, l’hebdomadaire Le Messager de Nicolet rend hommage à deux pionniers de Saint-Maurice.
La paroisse de St-Maurice a perdu, dans le mois dernier, deux anciens colons qui ont vu l’emplacement de la paroisse en plein forêt : M. Thomas Dargy, le premier brave qui a ouvert le rang Ste-Marguerite, il y a 47 ans. Ce brave citoyen a établi une nombreuse famille, ardu et persévérant; il s’est éteint à l’âge de 78 ans. Le second est M. Charles Bruno, ancien marchand qui vient de mourir à l’âge de 84 ans, après 57 ans de mariage.
Il est bon, nous écrit un ami, de signaler la mort de ces apôtres de la colonisation qui ont eu l’honneur d’être les fondateurs d’une paroisse aussi florissante que St-Maurice. Ces hommes ont fait reculer la forêt et n’ont pas craint de laisser les belles paroisses du fleuve pour donner des établissements à leurs enfants et les laisser dans l’abondance.
L’église de Saint-Maurice apparaît sur cette page du patrimoine religieux du Québec.