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Des jours de janvier étranges

rue cremazie

Le Québec a connu, et connaît encore d’ailleurs, tous les temps. Voici, par exemple, quelques jours de janvier de 1885.

Sous le titre «Drôle d’hiver», Le Canadien de Québec écrit le 17 janvier 1885 :

Il n’y a pas qu’à Québec où l’hiver ait été jusqu’à présent d’une extrême originalité, surtout par la pluie qui est tombée avec une fréquence désespérante.

Samedi dernier [le 10 janvier], les cultivateurs de la rive sud ont franchi le pont de glace en voiture d’été pour aller vendre leurs denrées sur le marché de Trois-Rivières. Ce pont est maintenant disparu.

Jeudi encore, il n’y avait pas assez de neige dans les rues de Montréal pour permettre de se servir de voitures d’hiver; on ne voyait partout que des voitures d’été.

À Québec enfin, où l’on s’attendait jeudi soir à une abondante chute de neige, il n’en est tombé que l’épaisseur d’un pouce [quelques centimètres]. Le même vent du nord-est a soufflé encore hier, accompagné de quelques grains de neige, et de froid assez vif.

* * *

Quelques heures plus tard, il semble que les conditions aient vraiment changé. Sous le titre «L’ouragan», Le Canadien du lundi 19 janvier écrit cette fois-ci :

La chute de neige dont il y avait des symptômes depuis une couple de jours a fini par nous arriver vendredi soir.

Le vent de tempête qui soufflait du nord-est a provoqué un véritable ouragan qui a sévi toute la journée de samedi. À la campagne, il était presque impossible de s’aventurer sur la route, et nos marchés étaient pour ainsi dire déserts le matin. La traversée entre Québec et Lévis n’a pu être effectuée avant onze heures.

Cet ouragan nous vient de l’Ouest, et, vendredi, tous les trains de chemins de fer arrivant à Chicago étaient en retard de deux ou trois heures, tant il y avait de la neige sur les rails. En beaucoup d’endroits, les fils télégraphiques ont été rompus par le vent.

À Québec, il est tombé environ un pied de neige que le vent a amoncelé à plusieurs pieds de hauteur sur certains points. Samedi après-midi, le vent a sauté au sud-ouest, et dans la soirée il a atteint une force terrible.

Hier, un froid à pierre fendre a remplacé le vent et la neige.

La lune, qui est renouvelée ces jours derniers, nous vaut sans doute ces variations atmosphériques, et il est probable que nous sommes entrés pour de bon dans une période de froid.

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