Le jour de l’An à Montréal en 1880

Si l’on se fie à La Patrie du 2 janvier 1880, apparence qu’on sait toujours fêter le jour de l’An à Montréal en 1880.

Hier, le premier de l’an a été fêté avec la même gaité et le même entrain que d’ordinaire.

On ne rencontrait partout que des figures souriantes et tout le monde paraissait heureux. Les visites et les souhaits de bonne année ont été nombreux.

Cette vieille coutume du Canada français de faire des visites à l’occasion du nouvel an n’est pas encore tombée en désuétude comme on a pu en juger par les milliers de personnes et de magnifiques équipages qui circulaient dans nos rues hier.

Il est à remarquer que l’habitude d’offrir des liqueurs aux visiteurs se perd de plus en plus et personne ne le regrette sans doute. Chez nos concitoyens de langue anglaise, où nous avons eu le plaisir de faire quelques visites, on offre d’ordinaire une tasse de café chaud avec quelques friandises Par la température qu’il fait habituellement au jour de l’an, cela ne peut se refuser, et ce café vaut bien à notre avis la liqueur que l’on pourrait prendre ailleurs.

Les visites, les veillées et les amusements se continueront jusqu’aux Rois, puis tout reprendra sa tranquillité habituelle jusqu’aux fêtes des jours gras.

L’illustration ci-haut — La bénédiction paternelle — est une œuvre du grand Henri Julien (1852-1908).