Skip to content

La crèche de l’église Saint-Sauveur

mouton deuxGens de la ville, faites-vous encore la visite des crèches dans le temps des Fêtes, comme c’était la coutume il y a peu ? En voici une obligée : celle de l’église Saint-Sauveur, 215, avenue des Oblats, à Québec.

Voilà une crèche qui est un véritable patrimoine. Dès le 19e siècle, on la dit la plus belle dans la grande région de Québec. Voyez, par exemple, ce qu’écrit le chroniqueur Labranche, du faubourg Saint-Roch, dans Le Canadien du 11 janvier 1887.

Les fêtes de Noël et de l’Épiphanie avaient un cachet tout spécial de solennité dans toutes nos églises de Québec. Mais St-Sauveur a particulièrement fixé l’admiration par la beauté de la crèche et de l’adoration des Rois Mages. En effet, tous les visiteurs en reviennent pleins d’enthousiasme et d’éloge.

La crèche est quasi une merveille d’élégance, de goût, de naturel, de juste représentation. La grotte est taillée dans un rocher abrupt. Une maigre végétation et quelques arbrisseaux rabougris croissent sur les cimes et les flancs arides de cette montagne de roches.

Au pied du rocher s’étendent les gras pâturages, où paissent les troupeaux de brebis et de chèvres, sous la houlette de quelques vigilants bergers. Près de la grotte, stationnent, magnifiquement caparaçonnés, les chameaux des Rois Mages, sous la garde de leur cocher respectif.

L’intérieur de l’étable est orné d’anges aux ailes déployées, qui chantent le Gloria in excelsis sur des instruments de musique. Au pied du Jésus de la crèche, jaillit un magnifique jet d’eau qui s’échappe de la tige d’un lys, mystique figure de la grâce abondante qui s’élance de la tige virginale de Jessé, pour se répandre sur le monde et le purifier.

Il y a certainement de l’idée et de l’inspiration dans toute la représentation. Les personnages, surtout les Rois, les bergers et les cochers sont devenus de vrais types tant sous le rapport du costume que de l’aspect figuratif.

Les animaux sont d’un naturel achevé. Il y a certainement de l’art et de l’habileté dans toute la crèche. Ça fait plaisir à voir.

J’apprends par information que M. J. B. [Jean-Baptiste] Côté, sculpteur de St-Roch, est l’auteur de toutes les statues de la crèche.

 

Je suis heureux de voir apparaître le nom du grand Jean-Baptiste Côté, sculpteur, doreur, graveur sur bois et même caricaturiste. Ses œuvres introuvables aujourd’hui sont sans prix. Voyez ici sa biographie par le conservateur et ami Mario Béland. Béland précise justement qu’il est le créateur «des animaux pour la crèche de l’église Saint-Sauveur de Québec».

Cette crèche a sûrement évolué au cours des années. Le lys est disparu au profit d’un simple ruisseau. Les Oblats, étant sans doute incapables d’oublier les cadeaux qu’on leur faisait, les personnages de toute grandeur se sont multipliés et accourent rendre hommage à l’Enfant. Mais la visite vaut vraiment le coup, ne serait-ce que pour les animaux de bois, et non de plâtre moulé, de Jean-Baptiste Côté.

Et tant qu’à faire si vous y allez, animez donc l’ange qui sait remercier de hochements de tête très doux. Vous risquez alors de vous retrouver plongé dans le temps où, enfant, vous visitiez une de ces crèches avec votre père, votre mère.

Vous trouverez ici d’autres images de cette crèche de Saint-Sauveur que je mettais en ligne le 24 décembre dernier.

mouton unaneattente boeuf et ane vierge marieeglise saint sauveur interieur

3 commentaires Publier un commentaire
  1. claude #

    des œuvres très intéressante merci a vous

    30 décembre 2014
  2. Jean Provencher #

    Salutations, bien cher Claude.

    30 décembre 2014

Trackbacks & Pingbacks

  1. Tendant mes filets… | Les Quatre Saisons

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS