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«Noël à travers le monde»

enfant jesus de laracoeli

Le 24 décembre 1908, Le Progrès du Golfe, de Rimouski, s’arrête aux manières de fêter Noël en Europe.

Toutes les nations civilisées célèbrent la grande fête de Noël, mais les cérémonies auxquelles celle-ci donne lieu varient chez nombre d’entre elles, en quelques points du moins. […]

Aux États-Unis, en Angleterre, etc., les affaires sont généralement suspendues ce jour-là et, comme dans tous les pays après avoir assisté aux cérémonies religieuses, on se livre en famille aux plaisirs de la table.

Depuis les Romains, on connaît l’arbre de Noël.

En France, Noël se fête comme au Canada; après la messe de minuit, le réveillon. La dinde aux marrons fume sur la table, à côté de l’arbre de Noël chargé de joujoux. Mais c’est en Alsace surtout qu’il faut aller pour retrouver dans toute sa poésie le faste de Noël.

L’arbre de Noël, là-bas, est le sapin d’Alsace que l’on plante dans les demeures et dont le feuillage abrite et l’aïeul, et la mère et les enfants.

Il y a des lumières partout, et des oranges et des jouets suspendus aux branches. C’est une bruyante clameur quand la salle s’ouvre aux yeux ravis. On distribue des surprises, puis on s’assied à la table, où l’oie trône superbement.

Il existe en Saxe une touchante coutume ressemblant un peu à notre «guignolée». Pendant la veillée de Noël, des couples charitables — la jeune fille costumée en ange et son compagnon en Bonhomme Noël — vont visiter les familles pauvres et leur laissent des friandises : pommes, gâteaux, sucrerie, etc.

En Espagne ou, du moins, en certains villages espagnols, on a conservé les bonnes vieilles coutumes de jadis. Ainsi, à la veillée, tous les membres de la famille, depuis l’aïeule jusqu’aux petits enfants, se réunissent dans la plus grande pièce de la maison et chantent des cantiques que des jeunes filles accompagnent sur le tambourin.

En Russie, à St-Petersbourg, l’une des cérémonies publiques les plus intéressantes, et à laquelle prend part un nombreux clergé, est la bénédiction de la Neva, qui est déjà recouverte d’une épaisse couche de glace, dans laquelle on a percé un trou pour la circonstance.

On a, là-bas comme presque partout ailleurs, l’arbre de Noël et le repas abondant pendant lequel la vodka coule à flots.

En certaines parties de la Suisse, les «tableaux de Noël» sont le clou de la journée.

En Autriche, la célébration de la grande fête religieuse est accompagnée de cérémonies profanes qui prennent le caractère d’un véritable carnaval. Affublés de chapeaux de formes ultra fantaisistes dans lesquels brûlent des torches, des hommes, que l’on nomme le «sonneurs de cloches», se promènent et dansent dans les rues. Et ce spectacle attire toujours des foules considérables.

À Rome, l’une des cérémonies les plus touchantes est celle qui a lieu devant la crèche du Santo Bambino dans l’église de l’Ara-Cœli.

Rien de plus touchant que la procession escortant l’image miraculeuse. À la suite du peuple, des confréries, des religieux, s’avance le Père Gardien, en chape, qui transporte la statue.

Pendant plus de huit jours, le Santo Bambino demeure dans cette crèche, et c’est à ses pieds que les petits enfants de Rome et de la campagne viennent, chaque jour de la semaine de Noël, prêcher en l’honneur du Divin Enfant. […]

C’est un des usages les plus touchants et les plus admirables dans leur simplicité naïve que celui-ci, en vertu duquel, pour rappeler que le Verbe Divin, la parole incréée, s’est fait enfant sans voix dans une crèche, les petits enfants viennent aussi prendre la parole pour honorer l’enfant Jésus, leur modèle.

 

Le Santo Bambino de l’église de l’Ara-Cœli, en Italie, une photographie de Marco, apparaît sur Flickr à l’adresse suivante.

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