Au menu : du missionnaire rôti avec riz bouilli
La nouvelle paraît en page 2 du quotidien La Patrie du 3 novembre 1885 sous le titre «Un missionnaire qui en a mangé».
Le professeur Salader a été présenté à la dernière séance de la conférence diocésaine des prédicateurs méthodistes de couleur maintenant réunie à Washington.
«Gentlemen, a dit l’éminent professeur, je suis natif des Îles Fidji, et j’ai bien souvent mangé de la chair humaine. Cannibale de naissance, j’étais habitué à manger du missionnaire. Dans ma jeunesse, ma principale nourriture se composait de missionnaire rôti et de riz bouillu. Mais depuis 35 ans que je suis missionnaire moi-même, je me suis toujours abstenu de la chair de mes semblables.»
«Et quel goût, dites-nous, a la chair du missionnaire ?» a demandé l’évêque vivement intéressé.
«Celui de la viande du mulet. Il est aussi malaisé de distinguer de la viande d’écureuil de celle d’un jeune singe, que la chair d’un missionnaire de celle d’un boa constrictor.»
Après cet incident, la session a repris son cours.
Les armoiries des Îles Fidji, un travail de Simi Tukidia, apparaissent sur la page Wikipédia qui leur est consacrée.