Soins à donner au cheval lorsqu’il voyage
Quand le cheval voyage, on doit éviter de le laisser se refroidir en le tenant arrêté pendant trop longtemps aux portes des maisons, le long de la route, surtout pendant les pluies ou les gros vents.
Quand le cheval doit traîner une lourde charge, on doit toujours le laisser s’arrêter un instant au milieu d’une forte montée, pour qu’il puisse reprendre haleine, et on empêche le mouvement de recul de la charrette en serrant le frein, ou en mettant des pierres ou un morceau de bois derrière les roues. Arrivé au haut de la côte, on le laisse de nouveau s’arrêter pendant quelques minutes.
Si la charge est très lourde, on prendra un ou deux chevaux de renfort au bas de la montée. Si plusieurs chevaux voyagent, les chevaux de l’un aideront à monter la trop lourde charge de l’autre.
Si, après un temps d’arrêt, au moment de faire marcher le cheval, on s’apercevait qu’il va passer, à côté de lui, soit une voiture attelée de jeunes chevaux ou d’un cheval rétif, il ferait bien par convenance, et pour éviter ce qui arrive souvent, que les chevaux qui passent ne s’effrayent pas par la bruit qui se fait ordinairement lorsqu’un attelage assez lourdement chargé se met en mouvement, d’attendre pour exciter ses chevaux à avancer que la voiture que l’on rencontre soit un peu passée.
Si l’on est forcé de s’arrêter pour laisser manger ou boire, on doit toujours avoir soin de mettre au cheval une bonne couverture s’il est en transpiration. Si l’eau qu’on doit lui faire boire est trop froide, il serait bon d’y ajouter une poignée de son ou une petite quantité d’eau chaude.
Il est toujours dangereux de laisser manger les chevaux dans les crèches dans lesquelles peuvent avoir mangé des chevaux atteints de gourme ou de la morve, maladies qui se communiquent aisément aux autres chevaux. Il vaut mieux leur donner à manger un morceau de foin ou du pain pendant qu’ils restent attelés, et les placer à l’écurie aux heures habituelles des repas. Il y a du reste des chevaux qui ont besoin d’être placés à l’écurie différentes fois dans la journée et qui ne lâchent leur urine de crainte de mouiller leurs jambes que lorsqu’ils se trouvent sur une bonne litière.
On doit prendre la précaution de ne jamais faire manger au cheval du pain frais pas assez cuit, qui occasionne souvent des indigestions, et particulièrement du pain moisi qui peut provoquer des coliques mortelles.
Quand on est arrivé à destination, il faut avant tout autre chose soigner son cheval.
Quand on doit entreprendre un voyage en été, il est convenable de partir, s’il est possible, de bonne heure le matin, afin de pouvoir faire reposer le cheval après le plus fort de la chaleur, arriver à destination avec la fraîcheur de la soirée. Ce cheval, ayant ainsi pu se reposer pendant la journée, sera plus dispos à achever l’étape vers le soir et sera moins tourmenté par les mouches et la chaleur.
Il est imprudent de donner au cheval qui doit se mettre en voyage une ration plus abondante que d’ordinaire, de le bourrer en quelque sorte, comme on le fait quelquefois, afin qu’il puisse mieux soutenir le voyage; c’est là une erreur qui est souvent cause de dérangements graves chez le cheval.
La surcharge d’aliments au moment du voyage est une gêne pour le cheval; au lieu de tourner à lui donner plus de force, il sera paresseux, exécutera difficilement de fortes tractions, parce qu’il se trouve trop gros, trop bourré d’estomac, trop distendu, ne fonctionne pas; de là les indigestions quelquefois compliquées de fourbure que l’on observe pendant les voyages.
Arrivé à destination, on aura soin de choisir pour le cheval une bonne écurie, pourvu d’une litière; avant tout, on aura soin d’en nettoyer la crèche, même de la laver si cela est nécessaire, afin de prévenir que le cheval ne puisse contracter de maladies contagieuses.
La Gazette de Joliette, 12 septembre 1889.
Bonjour M. Provencher,
J’ai une tante qui habite l’Isle Verte et qui est originaire de l’île du même nom. Elle a beaucoup d’histoires à raconter (qui forcent un peu la vérité bien sûr!) et je les écris pour elle. Je les publie par la suite sur sa page Facebook. Est-ce que je peux vous emprunter votre image d’écurie pour une de ces histoires que je suis en train d’écrire? Il me fera plaisir, si cela vous intéresse, de vous la faire parvenir.
Au plaisir,
Jacques Girard
À la condition, Monsieur Girard, que les crédits soient rendus de la manière suivante :
Source de l’illustration : https://jeanprovencher.com/2014/10/31/soins-a-donner-au-cheval-lorsquil-voyage/
Pas de problèmes je vous enverrai le lien pour lire l’histoire!
Merci beaucoup.
À bientôt!
Jacques