Un mariage amérindien au lac Saint-Jean
Le journal La Patrie du 11 août 1880 rapporte ce qu’il dit être «Un mariage entre sauvages».
M. Le juge Routhier, accompagné de MM. Jannet et Foucault, a visité dernièrement la région du lac St Jean. Les visiteurs ont assisté à un mariage entre sauvages. Le Nouvelliste en dit ce qui suit :
«Le R. P. Lacasse arracha nos visiteurs à leur contemplation et les invita à assister à la célébration du mariage d’un sauvage et d’une sauvagesse de l’endroit.
«Le R. P. Lacasse présidait lui-même la cérémonie.
«Un cercle de sauvages et de sauvagesses de la tribu des Montagnais [on parle aujourd’hui d’Innus], au nombre de cinquante, entouraient les futurs époux.
«MM. Jannet et Foucault se glissèrent parmi eux et purent ainsi se rendre compte des différentes phases de la cérémonie.
«Le célébrant adressa la parole, en langue sauvage, aux futurs époux.
«Il leur rappela les devoirs, les obligations de leur nouvel état et termina en les invitant à se donner la main.
«L’époux sauvage — avec une timidité qui se rencontre rarement chez les blancs — avança sa main en tremblant et présenta à sa fiancée le bout de l’index. Celle-ci, non moins émue que celui auquel sa destinée allait être unie, répondit à ce mouvement en touchant délicatement de sa main le bout de doigt qui lui était offert.
«Le R. P. Lacasse prononça lors le Ego conjungo vos…… et le mariage est accompli.
«Oui ! le mariage était accompli, mais non toute la cérémonie.
«Il est d’usage, en effet, chez les Montagnais que le nouvel époux, aussitôt le mariage célébré, embrasse, sur les deux joues tous ses camarades et les autres assistants du sexe masculin. Pour l’épouse, elle doit remplir le même office vis-à-vis des personnes de son sexe.
«Le moment pour cette opération est arrivé. L’époux s’est séparé brusquement de l’épouse, et l’on entend déjà le bruit sec et mat que produisent les baisers du sauvage sur les joues cuivrées de ses compagnons. De son côté, la nouvelle mariée s’est acquittée de son devoir à la satisfaction générale de ses compagnes.
«MM. Claudio Jannet et Foucault qui avaient assisté à cette bruyante opération, en retenant à grand’peine leur hilarité, crurent que tout était fini avec le dernier sauvage qu’ils coudoyaient. Ils n’eurent pas le temps de revenir de leur erreur. Le sauvage, s’avançant d’un air triomphant vers M. Jannet, lui passa la main autour du cou, et deux baisers retentissants lui furent appliqués. M. Foucault, qu’un rire inextinguible étouffait, dut subir le même supplice, mais il ne put s’empêcher de murmurer tout haut : «Au moins si c’était la sauvagesse».
«Cette fois — il n’y avait plus personne à embrasser — la cérémonie était bien et dûment terminée.
«Les visiteurs se séparèrent de nos sauvages, édifiés de leur foi si vive, mais riant de bon cœur de leurs naïves coutumes.»
La carte postale d’un petit groupe d’Innus de Pointe-Bleue [aujourd’hui Mashteuiatsh] vers 1890 est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Collection Magella Bureau, Cartes postales illustrant des lieux, Canada, Province de Québec, cote : P547, S1, SS1, SSS1, D242.
Y aura t il Mariage de épouse
Matshiskwe et son époux Ignace St-Onge
Parents de Christine St-Onge mariée à michel gros Michaud tremblay?
Merci
Barbara Tremblay
Très bonne question, Madame Barbara.
Qu’est-il arrivé ?
Lançons un appel : quelqu’un-quelqu’une sait-il ce qui est advenu ?
N’hésitez pas.
Vous pouvez simplement me laisser un message à l’adresse suivante :
blogue@jeanprovencher.com
Votre propos n’apparaîtra pas sur le site.
Merci beaucoup.