La Marmotte
La marmotte de l’est de l’Amérique du Nord (Marmota monax) n’est pas la marmotte européenne (Marmota marmotta), vivant davantage dans les montagnes. La marmotte d’ici ne répugne pas à demeurer dans la plaine.
Dans son ouvrage Les Mammifères de la province de Québec (Québec, Dussault & Proulx, 1902), Charles-Eusèbe Dionne écrit : Quoiqu’elle s’apprivoise très bien en captivité, elle est pourtant très farouche à l’état sauvage; elle ne sort de son trou qu’avec beaucoup de prudence, elle en inspecte les alentours, se dresse sur ses pattes de derrière, écoute et regarde de tous côtés afin de s’assurer que tout est tranquille dans son canton, et, si rien ne décèle la présence d’un ennemi, elle se décide alors à aller à la recherche de sa nourriture, sans toutefois s’éloigner trop de son gîte, afin d’y entrer au moindre danger.
J’ai souvent eu des marmottes chez moi, mais jamais, il me semble, elles ne furent farouches. Bien sûr, elles ont leur quant-à-soi, mais elles ne courent pas se cacher en m’apercevant. Il est vrai que je n’ai jamais cherché à les effrayer. Aussi vivent-elles calmement en ma présence. Elles me regardent à distance et vont leur vie, mangent leur herbe.
Dans Nos Animaux chez eux (Montréal, 1953), le naturaliste Claude Mélançon dit qu’au Québec, on lui donne le nom de Siffleux ou de Rossignol. Les gens de langue anglaise l’appelleraient Woodchuck ou Whistler.
Selon Mélançon, la Marmotte pèserait de 9 à 10 livres. À mon avis, celle qui vit avec moi en ce moment pèse davantage que 4 kilos et demi. Elle ne paraît vraiment pas souffrir de malnutrition.
«Bien que non migratrice, elle semble avoir pris l’habitude de déménager presque tous les ans. Elle cherche un endroit tranquille où mener sa vie solitaire.» Ce propos du naturaliste explique peut-être que la marmotte, chez moi, n’est pas toujours présente. Elle apparaît soudain, et elle s’en va sans prévenir.
«On croit que, lorsque cet animal se meurt de maladie ou de vieillesse, il creuse sa tombe et s’y ensevelit.»