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Comment dire le plaisir de la présence de la piéride ?

Nul papillon ne symbolise mieux le bonheur de vivre que celle-ci. La solitude ne pèse vraiment pas avec elle.

Vous connaissez sûrement les piérides, ces petits papillons où le blanc domine généralement. Sur internet, on n’en a que pour la Piéride du chou, la grande ennemie de celui qui cultive choux, brocolis, choux-fleurs, radis. Au point où il est quasi impossible de trouver un texte étoffé sur les piérides en général.

Mais cette famille regroupe 1 200 espèces partout dans le monde, surtout en Afrique tropicale et en Asie tropicale. Le Québec en compte cinq, la France une vingtaine.

Je ne connais pas de papillon plus curieux et confiant que la piéride. Sitôt que vous arrivez quelque part, votre présence bouleversant sa vie habituelle, elle s’approchera, vous tournera autour, voulant savoir qui vous êtes. Puis elle s’éloignera, mais pour bientôt revenir. Comme s’il lui fallait aussi cette parade pour vous laisser croire qu’elle vous accepte chez elle.

Samedi, je devais tondre la pelouse bien longue. Dès la sortie de la tondeuse de l’étable, l’une s’approche pour savoir quelle est cette machine. À un moment donné, alors que je suis en plein travail, l’une d’elle vole tout à côté du monstre vrombissant et à la même vitesse que nous. Elle fait bien deux longues laizes, nous accompagnant ainsi, allant et venant, d’ouest en est, et d’est en ouest. Comment être insensible alors à sa présence et ne pas lui adresser la parole !

Un peu plus tard, je me rends à l’auto pour la déplacer, car elle embarrasse, il me faut tondre à cet endroit. Les vitres sont abaissées parce qu’il fait chaud. Je m’y assois. Qui entrent avec moi ? Deux piérides.

À la fin de toute l’opération, encore une autre me tourne autour alors que je suis à nettoyer le dessous de la machine devant la porte de l’étable. Quel petit être curieux ! Aucun autre papillon ne nous suit ainsi. Tous les autres sont à leur vie propre.

Et quand j’entre dans l’étable ranger la tondeuse, elle s’amène avec moi à l’intérieur. Comme une petite fête blanche dans la pénombre.

Chères Piérides !

 

Vous vous souvenez ? Le 7 août dernier, je vous promettais pour bientôt un article sur la piéride. Ici : promesse tenue.

Et puis vous doutez de mon propos ? Voyez cette jeune Américaine qui avait réussi à vivre en lien étroit avec un papillon.

La piéride accompagnant ce propos est la Piéride des crucifères (Pieris oleracea, Mustard White).

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