Petit texte sur l’histoire de l’ombrelle
Au mois de juillet, ce petit historique sur l’ombrelle est tout à fait d’actualité.
L’usage de l’ombrelle remonte à la plus haute antiquité. Les sculptures de Ninive et d’Égypte la reproduisent toujours au-dessus de la tête des pharaons.
Les Romains, les Grecs et tous les peuples de l’Orient s’en servaient, mais leur ombrelle était bien différente de la nôtre; elle se rapprochait beaucoup de la forme des dais dont on se sert encore dans les cérémonies catholiques. Comme elle était très lourde, les femmes comme les seigneurs la faisaient porter au-dessus de leur tête par un esclave.
Mais, dès le début, l’ombrelle n’était pas exclusivement destinée à préserver des rayons du soleil, elle était et est encore, dans certains pays, une marque de distinction. Les Chinois ne la laissent porter qu’aux princes de sang royal.
Les Japonais de haute lignée, seuls, les samohaï, peuvent s’en servir, le peuple étant réduit à l’usage des grands chapeaux de paille à larges bords, peut-être beaucoup plus pratiques.
Dans l’Inde, elle est d’un usage général, et le roi de Birmanie n’est pas peu fier de son titre de «Seigneur des vingt-quatre ombrelles», qu’il porte orgueilleusement au milieu de beaucoup d’autres. C’est que seul, il s’est arrogé le droit de porter l’ombrelle en soie blanche, ses sujets n’ayant la ressource que d’adopter d’autres couleurs.
Le Monde illustré (Montréal), 24 juillet 1886.
Et un entoucas, vous savez, vous, ce que c’est ?
L’illustration de la femme à l’ombrelle peinte en 1886 est du peintre français Claude Monet. On peut la voir au Musée d’Orsay à Paris, une visite obligée si vous séjournez dans la capitale française.