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Les mésaventures d’un aéronaute

La Tribune du 6 juin 1890 raconte un périlleux voyage en ballon.

Voici des détails sur le voyage en ballon fait dimanche par M. Salagnard, parti vers 4 heures de l’après-midi, du Parc Sohmer, à Montréal.

Un vent violent poussa l’aérostat dans la direction de St-Jean d’Iberville. Il passa d’abord au-dessus de la ligne du chemin de fer qu’il suivit quelques instants.

Tout semblait aller bien depuis le départ, le ballon naviguait dans les airs depuis environ vingt minutes, et M. Salagnard, ayant jugé le moment favorable pour opérer la descente, aperçut une plaine appelée La Savane.

Il prit aussitôt ses dispositions pour atterrir.

Arrivé à quelques centaines de pieds au-dessus du sol, l’aéronaute jeta son ancre qui s’accrocha à des clôtures en fil de fer qui se rompirent facilement sous la poussée violente que le vent imprimait au ballon.

D’autres clôtures en bois furent aussi accrochées de la même manière et se rompirent comme les précédentes. Chaque fois, le ballon rebondissait et allait retomber à distance.

Enfin l’ancre accrocha une clôture plus solide que les autres près de la ferme d’un nommé Achille Langlois, et le ballon resta captif.

Là, un danger menaçait l’aéronaute. Le vent faisait osciller le ballon et le jetait à terre avec tant de violence qu’il était impossible à M. Salagnard de faire quoi que ce soit pour atterrir.

Il était obligé de se blottir dans sa nacelle et, chaque fois, que le ballon était jeté contre terre, il ressentait une violente secousse qui le meurtrissait. Les habitants des fermes voisines étaient accourus, mais aucun n’osait s’approcher, on ne savait comment s’y prendre pour secourir l’aéronaute qui leur avait jeté une seconde corde et leur criait de l’attacher à un pieu solidement fixé à terre.

Pendant ce temps, la soupape avait été ouverte complètement et le ballon se dégonflait rapidement. Le vent qui s’engouffrait dans les plis de l’enveloppe la secouait avec force et la faisait craquer. Une immense déchirure se produisit depuis la partie supérieure jusqu’à la base de l’aérostat qui s’affaissa sur le sol.

Quoique très grièvement meurtri par les chocs répétés qu’il avait reçus, M. Salagnard a pu parvenir à plier tant bien que mal son ballon et s’est ensuite fait transporter à Saint-Jean où il a passé la nuit.

 

L’affiche annonçant une ascension en ballon au Champ de Mars à Paris, sur laquelle apparaît une note de Félix-Gabriel Marchand, futur premier ministre du Québec, indiquant qu’il en a été témoin le 14 juillet 1850, est déposée à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Félix-Gabriel Marchand, Documents de la famille Marchand, cote : P174, S4, P5.

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