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Jeunes filles, plutôt que de perdre votre temps, à vos chaudrons !

C’est bien ce qu’une auteure anglaise pour la jeunesse vous recommande. Il court, encore aujourd’hui, ce vieux fond d’il y a plus de 100 ans. Il point à l’occasion et toujours sous des formes variées.

Voici le 15 juin 1888, dans La Tribune de Saint-Hyacinthe, à quoi il ressemblait.

Aux jeunes demoiselles

Nous empruntons au Magasin pittoresque la rude apostrophe suivante, adressée aux jeunes demoiselles de l’Angleterre, par une de ces dames auteurs qui composent des nouvelles pour la jeunesse :

Vous, chères petites, vous, élevées pour le mariage ! ………

Allons donc ! pas plus qu’une pauvre poulette pour conduire quatorze poulets. Chères filles ! que savez-vous pour la cuisine, vous qui savez tant pour le salon ? Où prenez-vous de l’exercice, vous qui usez tant de sofas ?

Croyez-moi, apprenez moins de piano et sachez au moins faire un pudding; ayez plus de franchise et moins de fausse modestie; déjeunez bien et serrez-vous moins.

Ah ! comme j’aime ces bonnes filles enjouées et bruyantes, à l’œil brillant, aux joues roses, au large corsage, qui peuvent repriser les bas, tailler leurs robes, raccommoder les habits, faire manœuvrer un régiment de marmites et de casseroles, traire les vaches, engraisser les oies, fendre du bois et abattre un canard sauvage pour la duchesse de Malborough, et qui n’en savent pas moins tenir leur place dans les salons.

Mais vous, avec votre air de Mater dolorosa, votre moue dédaigneuse et votre mine de prude; avec votre taille de guêpe, votre teint plombé : vous, bourreaux de musique, lectrices insatiables de romans et de contes bleus, esclaves de la mode et enfants de la paresse, croyez-vous que vos semelles de papier, vos bas de soie et vos jupes de mousseline vous tiennent lieu de mérite ?

Non, non, ce n’est pas parmi vous que je vois «de futures épouses et des mères de famille pour la Nouvelle-Angleterre».

 

L’illustration de cette «Jeune fille au travail du foin à L’Ancienne-Lorette», un photographie d’Omer Beaudoin prise en 1947, est déposée à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6, S7, SS1, P.61349.

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