Cher crapaud !

Trop, bien trop souvent, nous prenons les bêtes pour bêtes, alors qu’elles sont beaucoup plus intelligentes que nous ne le croyons, qu’il est possible d’avoir des échanges avec elles. Voyez cette belle histoire. La Tribune de Saint-Hyacinthe du 31 mai 1889 nous la propose sous le titre «Étrange amateur de musique».

De Virginie où elle habite, miss Lina Pathy envoie aux journaux de son pays une très curieuse histoire. L’été dernier, miss Lina, qui est musicienne, passait deux ou trois heures chaque jour à son piano. Pour avoir de l’air, elle ouvrait la porte-fenêtre du salon.

Or, elle remarqua qu’aux premiers accords un gros crapaud venait toutes les fois se poser majestueusement sur le seuil et y restait immobile, clignant des yeux, balançant sa tête de droite et de gauche tout le temps qu’elle touchait de son instrument.

Quand elle terminait sa séance de musique, le crapaud rouvrait les yeux, restait quelques minutes sans bouger, puis lorsqu’il était bien certain que c’était fini, il se retirait par petits bonds.

Toute la saison, le crapaud mélomane lui composa un fidèle auditoire et, ajouta-t-elle, le mouvement des valses paraissait lui être particulièrement agréable. Elle s’attend à revoir cette année le singulier amateur.

Sur mes crapauds, chez moi, voir ces articles :

https://jeanprovencher.com/2011/07/23/le-crapaud-damerique/

https://jeanprovencher.com/2013/05/19/le-bufo-americanus/

https://jeanprovencher.com/2013/10/01/dans-mon-milieu-humide/