Le Rossignol est rentré !
Les Français arrivés ici voilà 400 ans n’ont pas trouvé sur place leur Rossignol. Ils ont alors donné ce nom au Bruant chanteur, nom qui lui est resté jusqu’au 20e siècle. Chez moi, le Rossignol vient de rentrer aujourd’hui même. J’aime beaucoup cet oiseau qui m’accompagnera jusqu’en octobre et occupera tout le terrain de son chant.
Dans les journaux québécois de 1900, après la corneille qui est le premier oiseau printanier salué, on ne manque pas de parler, souvent en même temps, du rossignol (le Bruant Chanteur), de la grive (le Merle d’Amérique) et de l’hirondelle (probablement la Bicolore). Voyez les mentions.
À Trois-Rivières, le 22 mars 1898, Le Trifluvien écrit: Signe du printemps. Jeudi [le 17 mars], l’on a vu un rossignol dans le jardin du Dr Deblois.
Le Soleil du 25 mars 1903 rapporte qu’à Cap-Saint-Ignace : Le rossignol et le merle ont fait leur apparition et commencent à faire résonner leurs sons harmonieux.
À Saint-Hyacinthe, le correspondant de La Presse du 27 mars 1900 affirme : La neige commence à fondre dans nos rues. Les rossignols, les grives et les corneilles ont déjà fait leur apparition. C’est un peu de bonne heure pour les premiers et un peu en retard pour les dernières. Tout est bouleversé, cette année. Nous avons l’hiver à la fin de la saison, et février en mars.
À Saint-Hyacinthe toujours, La Tribune du 1er avril 1898 écrit : Le rossignol s’est joint aux autres indices précurseurs de l’arrivée du beau printemps.
Lévis ne veut pas être en reste. Le Quotidien de l’endroit du 9 avril 1895 s’écrie : «Les rossignols et les merles nous sont arrivés.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, le 11 avril 1989, le journaliste du Franco-Canadien a le cœur heureux. «Nous avons eu mercredi, vers midi et demi, une averse accompagnée de tonnerre. Bon signe, paraît-il. Nous pouvons compter sur une saison superbe. Le rossignol, d’ailleurs, fait partout entendre mélodie, et les hirondelles, les grives, etc., se mêlent joyeusement au concert général.»
À Québec, en 1908, on se demandait si le printemps finirait par arriver. Le Soleil du 15 avril écrit : Enfin ! Ce matin, dans les grands arbres bordant l’Avenue des Érables et le chemin Ste-Foy, on a entendu le chant du rossignol. Est-ce bien le printemps cette fois ?
À Saint-Jean-sur-Richelieu, selon Le Franco-Canadien du 22 avril 1887, on ne peut espérer mieux. «Depuis quelques jours, nous avons été favorisés d’un temps doux qui ressemblait tout à fait au printemps. Les rossignols et les grives «jetaient dans les airs leurs notes parlées», comme dit le poète. Enfin les hirondelles, ces fidèles messagères des beaux jours, sillonnent les airs.»
Bonjour monsieur Provencher, j’espère que vous allez bien! et merci pour ce joli texte! Le chant du Rossignol et celui du Bruant chanteur se ressemblent alors… La chanson « À la claire fontaine » parle d’un Rossignol qu’était un Bruant chanteur. J’suis content d’apprendre ça!
Portez-vous bien et encore merci!
jici@jicilauzon.com
Bien oui, sous le Régime français, faute d’avoir le rossignol de France, nous nous sommes tournés vers ce petit.
Cordiales salutations.