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Au début, l’«O Canada» s’appelait «Chant national»

Saviez-vous que l’O Canada était le mariage d’un texte d’Adolphe-Basile Routhier et d’une musique de Calixa Lavallée ? Un chant pour un grand rassemblement de Canadiens français, non seulement habitant le Québec, mais ailleurs en Amérique ? Que cette grande rencontre se tiendrait à Québec le 24 juin 1880 ?

La rencontre fut un immense succès. Plusieurs dizaines de milliers de Canadiens français sont venus de partout. Et le chant a séduit cette grande foule.

Ici, le bi-hebdomadaire Le Sorelois, du 23 avril 1880, annonce la venue de ce chant, appelé alors Chant national. Il reprend une nouvelle du Journal de Québec.

 

Enfin, nous avons un véritable Chant national canadien-français ! Le comité de musique de la société Saint-Jean-Baptiste a eu l’heureuse pensée de demander à M. Lavallée de composer un air qui, chanté et exécuté pour la première fois le 24 juin prochain, par des milliers de voix et des centaines d’instruments, se populariserait facilement dans tout le pays, et rappellerait, dans l’avenir le plus éloigné, le souvenir de la grande fête ! L’Hon. M. Routhier a écrit les paroles du Chant national, et l’on dit un bien égal de l’œuvre du compositeur et de celle du poète.

 

Et Le Sorelois d’y ajouter un texte de son propre crû :

«M. Ernest Gagnon, président du comité, en acceptant officiellement le nouveau chant national, a exprimé le désir que la primeur en soit réservée au public qui assistera à la fête du 24 juin.

«Monsieur Langevin, éditeur de musique, va faire faire un tirage de 6,000 exemplaires du Chant national, dont 5,000 seront gratuitement distribués au public.

«Les corps de musique qui viendront nous visiter, le 24 juin, en recevront aussi une partition complète pour harmonie et fanfare.»

 

L’image coiffant cet article provient de La Bonne Chanson, dix albums qu’on appelait Cahiers, parus de 1938 à 1951, du musicologue Charles-Émile Gadbois (1906-1981). Elle apparaît dans la série de manuels Chantons, 1957, volume 8, faisant partie du programme officiel du cours secondaire, manuels approuvés par le Comité catholique du Conseil de l’Instruction publique.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Esther #

    J’éprouve une sorte de tremblement intérieur quand je pense à la « récupération coast to coast » qui en a été faite par la suite… sachant de plus que les paroles anglophones ne sont nullement la traduction des francophones !(non, je ne suis pas xénophobe, ni raciste ni rien du genre…) J’aimais ce chant étant enfant, parce qu’il me parlait du « grand fleuve »(second couplet) que je pouvais admirer tous les jours, mais aujourd’hui, je ne le supporte plus. On l’a trafiqué. Il a perdu son sens premier et sa véritable saveur…

    Les cahiers de la Bonne Chanson sont par ailleurs un héritage maternel que je conserve précieusement. Ils servirent entre autres à mes premiers apprentissages sur le piano familial…

    2 avril 2014
  2. Jean Provencher #

    Effectivement, ce beau chant fut vidé de l’intérieur. Et bravo pour vos cahiers de la Bonne Chanson. Je suis content lorsque je les vois passer à l’occasion chez les bouquinistes. Ils continuent de vivre ainsi, car ils partent rapidement.

    2 avril 2014

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