Une fin de mars non printanière, dites-vous
À Saint-Jean-sur-Richelieu, le 25 mars 1887, Le Franco-Canadien écrit : Il est rare de voir autant de neige à cette saison avancée. Un dégel subit amènerait sûrement des inondations et des dégâts. Le temps, qui était très doux au commencement de la semaine, s’est mis au froid et à la neige, et mercredi dernier, on aurait pu se croire en plein mois de janvier.
Le 25 mars 1899, le correspondant de L’Écho des Bois-Francs à Sainte-Julie de Somerset (aujourd’hui Laurierville) y va de ce texte : Le mois de mars se signale par des tempêtes de neige et de pluie. Ceux qui ont cru voir, il y a quelques jours, des signes de printemps, et qui se sont empressés d’entailler les érables, se trouvent désappointés. L’arrivée des corneilles n’est pas un signe infaillible que l’hiver a cédé le pas au printemps : vendredi et samedi, le thermomètre marquait 20 degrés Réaumur; deux journée de janvier. Les chemins sont remplis de neige; on ne les a pas vus de l’hiver aussi encombrés. C’est pour le coup que l’on va tous désirer un changement de saison, et on n’aura pas tort.
À Joliette, voyons L’Étoile du Nord du 27 mars 1886. Le printemps est commencé depuis samedi dernier le vingt deux courant. Cependant, samedi soir et dimanche surtout, nous avons eu une tempête des mieux conditionnée. La neige tombait par gros flocons et le vent soufflait avec impétuosité. Cette tempête était loin de nous annoncer la nouvelle saison.
L’année précédente, 1885, toujours à Joliette, selon L’Étoile du Nord du 28 mars, les conditions étaient les mêmes. Les froids longs et intenses que nous avons eus jusqu’à ces jours derniers paraissent devoir retarder considérablement la fabrication du sucre d’érable qui d’ordinaire commence vers le 25 mars. Il n’y a encore aucun apparence prochaine à ce sujet.
À Montréal et à Sorel, le 28 mars 1893, La Patrie le dit, on peut toujours traverser sur les glaces du fleuve d’une rive à l’autre. «La glace sur le Saint-Laurent est toujours ferme et solide comme en janvier, et les traverses sont magnifiques.»
La fin de mars en Gaspésie ressemble à certaines autres ailleurs au Québec, selon L’Étendard du 29 mars 1883. «De mémoire d’homme, dit un correspondant, on ne se rappelle pas avoir vu à Gaspé un hiver aussi long et aussi constamment froid. Il n’y a qu’environ deux pieds de neige dans les bois. On a tué un grand nombre de caribous, au cours de l’hiver. La chasse à la martre et autres animaux è fourrures a été aussi excellente.»
Ainsi la chatte se peignait à l’occasion de plusieurs fins de mars, voilà plus de 100 ans.