«Ce que disent les vieux»
Dans la presse de l’époque, on aime tant recourir à cette expression. On la sert constamment. Véritable «lieu commun», mot vidé de son sens comme, aujourd’hui, les mots «magique» ou «plan de match» qu’on utilise ad nauseam.
Magique par ci, magique par là. Plan de match par ci, plan de match par là. À propos de tout et de rien. Une société se donne ainsi des tics, à ne plus bientôt s’en apercevoir, à s’enfermer dans des mots sans imaginer mieux. Et c’est ainsi.
Donc : «Ce que disent les vieux». Le propos vient du journal Le Canadien, édition du 23 mars 1891.
D’après l’observation des anciens, nous aurons un printemps hâtif. Ces observateurs se basent sur la température du 19 mars pour faire cette prédiction qui ne déplaira à personne.
Ces bons vieux disent que lorsqu’il fait trop froid le jour de la fête de Saint-Joseph [aujourd’hui même donc], pour que le soleil ne puisse fondre ni la neige, ni la glace, et que par conséquent qu’il n’y ait pas d’eau dans les chemins, le printemps commence le lendemain, et il fait beau temps jusqu’à la fin de la saison. Se tromperaient-ils ? Nous verrons cela.
Je vous promets dans les semaines qui viennent un collage de l’utilisation de cette expression qui recourt aux «vieux» ou aux «anciens».
L’image d’un Sizerin flammé ou à tête rouge (Carduelis flammea, Common redpoll) fut prise précisément un 19 mars, en 2011.
Quand paques est tard,le printemps est tardif disent les vieux!
En effet, j’avais déjà entendu ça. On me disait que c’était une question de lune.