Qu’est-ce que c’est ça ?
L’Étoile du Nord du 15 novembre 1888, dans sa rubrique «De ci, de ça», échappe cette courte nouvelle, incroyable, jamais apparue nulle part dans nos études historiques :
«Sensation à Québec ! En nettoyant les machineries de l’Aqueduc, au lac Saint-Charles, on a trouvé les corps de plusieurs enfants qui ont dû être noyés quelques instants après leur naissance.»
À quand, mais à quand une grande histoire de l’enfant québécois ? Qu’attend-t-on pour s’y mettre ?
Le quotidien de Québec Le Canadien du 17 novembre 1888 rapporte que, la veille, le Comité de l’aqueduc avait fait rapport qu’après une investigation minutieuse au sujet de la prétendue trouvaille de plusieurs cadavres d’enfants dans le bassin de l’aqueduc, à Lorette, «il en est venu à la conclusion que cette nouvelle se réduisait à une plaisanterie faite par un reporter d’un journal local et reproduite par d’autres journaux.» «Il est d’avis que des nouvelles de ce genre ne devraient pas être publiées trop hâtivement, attendu qu’elles peuvent nuire au crédit de la ville, et espère que tous les journaux qui ont donné cours à ce bruit s’empresseront de le rectifier. M. la maire dit que, comme les choses étaient arrangées autrefois il était possible que certains corps étrangers passassent dans les tuyaux, et probablement de cette manière qu’on a trouvé plusieurs fois des petits poissons et même des grenouilles dans l’eau de l’aqueduc. Mais on a fait construire, il y a trois ans, au coût de $2000, un philtre en cuivre qui empêche toute autre matière que le sable très fin de s’introduire dans les tuyaux.»