Jacques Bertin prend le relais de Louis Fréchette
Dimanche dernier, nous parlions de la légende de ce prêtre décédé qui, racontait-on dans la région de Lotbinière, revenait ici-bas chanter sa messe. Le poète et écrivain Louis Fréchette faisait valoir en septembre 1894 que cette légende originait de Saint-Jean-de-Boiseau, en Loire-Atlantique, à cinq lieues de Nantes. Là, au bord de la grande route, en plein bois, «entre un coteau couronné de grandes futaies et un ravin qui se creuse en face», se trouve la chapelle de Bethléem, où se serait passée cette histoire parvenue au Québec par la suite.
Sachant que mon ami Jacques Bertin habite le long de la Loire, je lui laisse un court mot : «Si jamais, par pur hasard, tu trouvais de la matière supplémentaire, merci de me la faire parvenir,» Et je rajoute : «S’il t’arrive d’y passer et que tu as ta caméra sous la main, que tu y fais quelques photographies, j’en placerais facilement quatre sur le site. Par pur hasard, je te dis.»
Ne faisant ni une ni deux, comme Jean-François de Lapérouse et Louis-Antoine de Bougainville pour gagner les mers du Sud, Jacques saute dans la bagnole, pour une trotte de deux heures quand même.
Hier, Jacques était de retour. « Bon. Chuis allé. J’ai fait des photos du lieu, que je te ferai envoyer par mon cousin. La chapelle est fermée. Sur place, pas d’allusion à ta légende. Ni dans l’imprimé touristique acheté à la mairie (je te l’envoie par la poste) du village de St Jean de B, qui est à 300 m de la chapelle. Questionnée, l’employée de la mairie dit ne pas connaître cette histoire. Elle me donne le nom du responsable de la « société d’histoire » locale. »
Voici quatre des sept photographies prises par Jacques et envoyées par son cousin Norbert.
Et tu sais quoi, cher Jacques, je crois que ton passage a eu de l’effet. Je vois que, depuis trois jours, sept personnes de Nantes sont venues sur le site, y passant en moyenne trois minutes et demie chacune. Il faut que ce soit pour ce sujet. Je n’ai pas encore rejoint ton responsable de l’histoire locale, mais nous progressons, nous progressons. Peut-être arriverons-nous à trouver quelques traces de la légende de cette région de Loire-Atlantique, qui a traversé jusqu’au Québec.
Merci, grand voyageur. Je vais demander à monsieur Harper s’il lui reste une médaille du jubilé de diamant de la reine d’Angleterre. Et merci à Norbert de ma part.
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Sur le panneau d’interprétation (deuxième photographie), on peut lire :
Saint-Jean-de-Boiseau
HISTORIQUE DE LA CHAPELLE DE BETHLÉEM
Dans cette combe de Bétélian, sur un ancien site druidique, au-dessus d’une source vénérée, une première petite chapelle fut construite pour christianiser ce lieu de culte païen au XIIe siècle.
Probablement délabrée, un nouvel édifice de style gothique flamboyant, dédié à la vierge Marie sous le nom de Notre Dame de Bethléem, fut édifié en 1485 en réutilisant partiellement des matériaux du premier bâtiment. Le plus généreux des mécènes fut l’abbé de l’abbaye de Geneston Jehan Goheau dont dépendait la paroisse de Saint Jean de Bouguenais (ancien nom de la paroisse). Les armoiries des Goheau et de l’évêque de Nantes Pierre du Chauffault, qui consacra la chapelle, sont placées aux clefs de voûtes. Au-dessus du porche de l’entrée principale il y avait un petit campanile avec une cloche. Chaque mardi de Pâques de grandes cérémonies religieuses s’y déroulaient en même temps qu’une foire. Ce jour là les jeunes enfants étaient roulés sur la pierre de l’autel pour leur donner la force de marcher.
Elle est classée à l’inventaire des monuments historiques depuis le 30 août 1911.
En regard du Plan des pinacles apparaissant à droite sous ce texte, on peut lire:
A : L’âme — l’homme
B: Les origines — le nord, — le froid — l’ancien testament — le néant
C : La mémoire — les 4 évangélistes aux origines de l’écriture
D : La sagesse
E : La fontaine — sculpture d’origine
F : L’inconscient, reflet des profondeurs humaines
G : L’âme — la femme — la nativité
H : l’arbre de vie, la naissance, l’adulte — la vieillesse — sculpture d’origine