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Les couleurs d’un jour, celles du 28 septembre

J’aime beaucoup m’arrêter soudain à un jour donné. Simplement au hasard. Et prendre connaissance du vécu des populations. De leurs bonheurs, de leurs malheurs. Exemple.

À Montréal, en 1886, en cours de police : «John Brennan et William Dewitt, convaincus de vol, ont été condamnés à 20 jours de prison. Mary Jane Armstrong, convaincue de filouterie, a été condamnée à six mois de prison. Georges Croteau, trouvé coupable d’avoir eu en sa possession du café frelaté, a été condamné à $10 d’amende et vingt jours de prison». La Patrie, 28 septembre 1886.

À Laprairie, toujours, en 1886 : «Après la condamnation de Sacel, un des chefs de la fameuse bande de filous, qui a opéré si hardiment aux environs de Montréal, on espérait avoir un moment de répit. Mais la manie du vol est plus forte que jamais et cette fois ce sont les habitants de Laprairie qui en sont victimes. Il y a quelques jours, un fermier du nom de Trudeau s’aperçut un beau matin qu’il lui manquait 18 dindes. Un autre fermier, M. A. Roy, fut soulagé de l’embarras de nourrir 65 poules et 32 canards; un autre M. Roy fut débarrassé de 70 canards. Comme on le voit, ces voleurs s’attaquent principalement à la gent volatile, mais ces vols n’en sont pas moins considérables et les fermiers indignés veulent prendre tous les moyens nécessaires pour empêcher de telles déprédations à l’avenir.» La Patrie, 28 septembre 1886.

À Québec, en 1892. «Depuis quelque temps, on entend parler de contrebande, et certaines personnes seraient disposées à croire que les smugglers ont renoncé à un métier devenu très difficile. Mais on se trompe grandement si on en croit qu’il est aussi facile que cela de décourager la contrebande. […] La semaine dernière encore, dit-on, plusieurs barils de whiskey ont été débarqués dans une paroisse non loin de Québec et ont réussi à échapper à l’œil vigilant du fisc. On dit même à la Basse-Ville aujourd’hui qu’une certaine goélette appartenant à un contrebandier bien connu remonte le fleuve avec 150 barils de Miquelon à son bord et que plusieurs douaniers ont été envoyés à sa rencontre. D’un autre côté, au département de l’intérieur, on nous dit n’en rien savoir.» La Patrie, 28 septembre 1892.

À Lévis, en 1894. «Encore une incomparable journée d’automne pleine de soleil.» Le Quotidien, 28 septembre 1894.

À Saint-Wenceslas, en 1895. «La tempête de lundi a été violente ici et a causé de nombreux incendies. Jamais notre paroisse n’a subi tant d’épreuves en si peu de temps. Dans le 6e rang, 9 maisons et granges avec contenu et récolte, et une scierie ont été consumés. À la station appelée Brault’s Mills, deux chars chargés de bois de papier et un vide ont été détruits.» L’Écho des Bois-Francs, 28 septembre 1895. Cet endroit — le 6e rang de Saint-Wenceslas — est le cœur de vie de ma belle grand-mère Rose Breault. Septembre 1895 fut pour eux un mois infernal. Vous saurez tout à ce sujet à l’article suivant.

À Saint-Hyacinthe, en 1899. «La lumière. On se demandait mardi soir pourquoi la lumière électrique faisait défaut ? Le temps nuageux et la pluie rendaient l’obscurité complète. Quousque tandem Catilina !» La Tribune, 28 septembre 1899.

En Chine, toujours en 1899. «Récemment, une société de missionnaires en Chine fit demander à la maison-mère de Londres 100,000 bibles. Tout en se félicitant du nombre de convertis qu’une pareille commande laissait entrevoir, les patrons de l’œuvre eurent la curiosité d’instituer une enquête pour savoir par quel moyen on arrachait autant d’âmes au paganisme. Le résultat de l’enquête fut assez amusant. Les Chinois fabriquent beaucoup de pièces de feux d’artifice, surtout des pétards. Comme le papier n’est pas à bon marché en Chine, dès que les Chinois surent qu’il n’y avait qu’à demander des bibles pour en avoir, ils s’en procurèrent en aussi grand nombre que possible, pour en faire des pétards.» La Tribune, 28 septembre 1899.

À Québec, en 1903. «On offrait en vente, samedi, sur le marché Montcalm une certaine quantité de rouge-gorges et de piverts, morts. On ne devrait pas permettre de tuer ainsi de pauvres petits oiseaux pour les offrir sur nos marchés.» Le Soleil, 28 septembre 1903.

À Montréal, en 1904. « C’est aujourd’hui que se termine pour l’année 1904 la longue série de parties jouées par les clubs de baseball de la ligue de l’Est. Pour les uns, cette saison n’a pas été un succès financier et pour les autres les résultats furent plus que satisfaisants. Rochester et Toronto ont terminé la saison avec une paire de béquilles. À quoi pouvons-nous attribuer ces insuccès, si ce n’est à l’infériorité de leurs joueurs. Les plus fortunés ne craignent pas de faire des sacrifices pour s’assurer des services des meilleurs joueurs et les succès des Buffalo, Baltimore, Jersey City et Newark reposent uniquement dans ce fait. C’est reconnu du reste. Quand on veut avoir une bonne marchandise, on doit nécessairement payer le prix. Si on lésine sur une centaine de dollars comme la chose s’est déjà faite, on ne peut pas s’attendre à avoir la crème des joueurs. Notre club possède assurément de bons joueurs, mais par malheur il en possède aussi de très médiocres. Pour qu’un club soit fort et puissant, il faut que chacun de ses membres soit aussi bon au champ qu’au bâton.» La Patrie, 28 septembre 1904.

À Québec, en 1906. «Le marché Jacques-Cartier était bien garni ce matin. […] Le marché au poisson n’était pas moins garni. L’esturgeon, l’anguille, le hareng, la truite, le poisson blanc étaient en abondance.» Le Soleil, 28 septembre 1906.

À Lévis, en 1908. «Presque tous les trains de chemin de fer aboutissant à Lévis ont adopté leur horaire d’hiver à partir d’aujourd’hui. Les voyageurs feraient bien d’en prendre bonne note s’ils ne veulent pas arriver une minute trop tard comme dans l’opérette connue.» Le Soleil, 28 septembre 1908.

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