Voilà septembre
Le temps passe vite. Nous voici rendus à la dernière partie de ce mois.
Septembre est de toutes les appellations qui lui ont été données par les anciens la seule qui lui est restée et qui lui fut donnée par Numa, lors du remaniement du calendrier romain sur lequel il le plaça le septième, september, dont on a fait septembre.
Le 22 de ce mois, le soleil paraît dans le signe de la balance; c’est le commencement de l’automne.
La mythologie représente ce mois sous la figure d’un vieillard couronné de pampres, et tenant dans sa main un lézard.
Voici l’un [sic] des nombreux proverbes auquel il a donné lieu :
En septembre, s’il tonne,
Fruits et richesse il donne.
Septembre chaud de jour,
Rosée de matin.
De lourds chariots dans les champs
Quinze jours avant la St-Michel (29)
L’eau ne demeure pas au ciel.
Septembre a été pour nous cette année d’une beauté exceptionnelle, jusqu’à aujourd’hui. La chaleur bienfaisante que nous avons eue jour et nuit a fait un grand bien aux moissons retardées par les pluies et le temps froid du mois d’août. Les cultivateurs en ont profité pour mettre à l’abri tout ce qu’ils ont pu. Malgré toutes les craintes que l’on concevait pour la récolte, les nouvelles qui nous viennent de toutes les parties de la province nous annoncent qu’elle sera beaucoup au-dessus de la moyenne.
À peine ce texte écrit, le journal publie la note suivante deux pages plus loin : Jusqu’à lundi, on aurait pu se croire au milieu d’un second printemps. Mais, depuis, une pluie abondante et froide n’a cessé de tomber jusqu’au moment où nous écrivons. Le temps est sombre, un véritable temps d’automne.
La Tribune (Saint-Hyacinthe), 20 septembre 1889.
L’illustration provient de l’ouvrage des Sœurs de Sainte-Croix, Cours pratique de dessin d’observation aux maîtres de l’école primaire canadienne, Saint-Laurent, 1928.