La fanfare de Labelle
En 1900, on retrouve de nombreuses petites fanfares au Québec et le cuivre est à la mode. Dans le Nord de Montréal, mais on ignore à quel endroit, des amants de musique se regroupent et se forment en fanfare. Les voici. Ils choisissent le nom de Labelle, sans doute en hommage au curé Antoine Labelle, le «roi du Nord». L’Album universel souligne leur existence le 19 septembre 1903.
Qu’il serait heureux, l’Apôtre du Nord, le défunt curé Labelle, si du fond de sa tombe où il dort il pouvait entendre les joyeux concerts exécutés par la brillante fanfare qui porte son nom !
Sur ce coin de terre où ne résonnaient autrefois que les rumeurs du vent et les rugissements des fauves, se trouvent aujourd’hui un groupe de jeunes musiciens, aux poitrines robustes, qui passent agréablement leurs loisirs à jouer des airs enthousiasmants sur leurs instruments de cuivre sonore.
C’est le cri triomphant de la civilisation que répercutent les verdoyantes Laurentides. Ce sont les notes harmonieuses qui s’échappent des chantiers du Nord, aux heures de délassement et de repos.
L’«Album Universel» est heureux de publier ci-dessus le groupe des musiciens de la fanfare de Labelle, car c’est toujours une joie pour nous d’encourager l’art musical, particulièrement chez les nôtres.
On l’a dit bien des fois, la musique est la sœur de la poésie et de la peinture. Elle contribue à policer les mœurs et elle éclaircit les jours sombres de l’existence.
Puisse la fanfare de Labelle vivre longtemps afin d’égayer notre laborieuse population du Nord !
L’illustration accompagnait cet article paru dans L’Album universel. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Fanfares». Ces 16 musiciens, mis sur leur trente-six, posent à l’orée du bois et leur curé, Charles Proulx, les accompagne.
