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Que comprendre des étoiles filantes

En 1900, les phénomènes célestes captivent la presse québécoise. Je le notais le 3 mars 2012. On nous propose régulièrement des articles à ce sujet. Dans un texte publié par Le Monde illustré du 25 août 1888, intitulé «En fumant», Raoul Renault y va de sa compréhension des étoiles filantes.

Les étoiles filantes, de même que les feux follets, ont donné naissance à plus d’une superstition. Nos bons paysans canadiens, ne connaissant pas l’origine de ces météores, leur ont attribué plusieurs vertus.

Ainsi, si une étoile tombe — semble tomber — sur une propriété, c’est, dit-on, le signe précurseur de mortalité dans la maison du propriétaire.

Je demandais dernièrement à une personne qui croyait à cette superstition, quelle était l’analogie existant entre une étoile et une créature humaine ? Naturellement, cette personne ne put me renseigner là-dessus.

Les quelques notes qui suivent sont puisées dans les plus récents ouvrages sur les pluies météoroliques.

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La météorologie a été étudiée et discutée par plusieurs astronomes distingués, parmi lesquels on cite Humdolt, Arago, Newton, Coulvier-Gravier, le P. Secchi, Schiaparelli et quelques autres.

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Le phénomène des étoiles filantes a existé de tout temps, et on le trouve mentionné dans les plus anciens ouvrages d’astronomie chinoise; mais ce n’est qu’à la fin du dix-septième siècle que commencèrent les observations scientifiques sur ces astres nomades.

La périodicité du phénomène est d’un tiers de siècle [l’auteur s’appuie sans doute sur la périodicité de la comète de Halley pour y aller de cette affirmation, une comète donc et non une étoile filante], et, d’après les archives des observatoires, on a trouvé que depuis l’an 903 à 1833, il a été observé seize grandes pluies d’étoiles dans le commencement de novembre. Ce sont donc des retours périodiques qui furent observés par Humbolt, en 1759, et par Olmsted en 1833.

Invariablement les étoiles filantes sont moins nombreuses pendant la première partie de la nuit; l’intensité de cette curieuse pluie augmente graduellement depuis minuit jusqu’au lever du soleil.

Plusieurs hypothèses furent faites sur l’origine de ces étoiles. On les considéra successivement comme des phénomènes électriques, comme des exhalaisons atmosphériques composées de gaz hydrogène, soit pur, soit combiné avec le carbone ou le phosphore; cependant, on soutint qu’elles étaient purement terrestres.

Toutefois, la majeure partie des savants ont prétendu que ces bolides avaient une origine cosmique.

Quelle est donc l’origine positive des étoiles filantes ?

«L’origine (des étoiles filantes) est la même que les comètes, dit le savant météorologue Schiaparelli; la poussière cosmépie vient, aussi bien que les comètes, des profondeurs du ciel et des espaces stellaires.»

L’univers est remplie d’une quantité innombrable de corpuscules, d’astéroïdes, de bolides qui, attirés par des astres lointains, tracent une trajectoire compliquée, mais parfaitement régulière.

«Qu’arriverait-il, dit encore Schiaparelli, si un nuage d’étoiles, entraîné finalement par le soleil, s’introduit dans notre système planétaire ? Ce nuage s’allongera de manière à passer autour du soleil sous forme de courant parabolique parfaitement stable, pouvant être rencontré par la terre pour produire le phénomène des étoiles filantes.»

Ces courants de poussière périodiques ont donc une origine semblable à celle des comètes. D’après les travaux d’Alexandre Herschel, ces courants sont très nombreux et suivent toutes les directions possibles dans le ciel.

Ces astéroïdes ne touchent pas à la terre, et c’est une erreur de croire qu’ils tombent.

Ils apparaissent à un point du zénith pour aller s’éteindre ou disparaître à l’horizon.

De toutes les théories qui ont été discutées par les savants, c’est celle de Schiaparelli qui l’emporte, et désormais son nom restera lié à cette théorie.

 

Manifestement, en 1888, on cherche toujours à savoir ce que sont les étoiles filantes et il y a encore beaucoup de confusion.

L’illustration est tirée de l’ouvrage de Louis Cousin-Despréaux, Les leçons de la nature présentées à l’esprit et au cœur, Tours, Alfred Mame et Fils, 1885. Merci à mon bouquiniste Michel Roy pour le prêt de cet ouvrage.

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