La protection des parcs à Montréal
En juin 1906, des représentants de la Ville de Montréal, dont A. Pinoteau, le jardinier en chef, se rendent visiter des villes américaines pour connaître l’état des parcs publics. Peut-être vous souvenez-vous de ce Pinoteau avec qui nous avons fait la visite des serres municipales en 1901. Au moment de dégarnir les parcs municipaux en septembre, il lançait aussi un appel à la population intéressée à se procurer des fleurs gratuitement.
Quoi qu’il en soit, voici de retour les représentants de la ville à la fin du mois et le journal La Patrie fait écho à leur voyage le 27 juin 1906.
M. Jules Crépeau, le secrétaire de la Commission des parcs et MM. Pinoteau et Anderson, les deux actifs surintendants du département, sont arrivés d’un récent voyage d’inspection aux États-Unis, où ils ont visité successivement les grandes villes américaines, New-York, Boston, Philadelphie, Chicago, etc.
M. Pinoteau a préparé un très intéressant rapport sur le résultat de leur visite et va demander, à la prochaine séance de la commission, que les autorités de la ville de Montréal prennent enfin les mesures de protéger leurs propriétés et suivre l’exemple des grandes villes des États-Unis.
« À New-York, à Philadelphie, dit M. Pinoteau, à Boston ou à Chicago, vous ne voyez pas de chiens errants dans les parcs de la ville. Des armées d’hommes veillent à l’entretien des pelouses et à la protection des fleurs. Ces villes sont jalouses de la beauté de leurs parcs.
« À Philadelphie, dans le Parc Fairmont seul, il y a 1,500 employés, qui travaillent à l’entretien du parc toute l’année.
« Le temps est arrivé pour Montréal, non pas de faire autant, mais de faire quelque chose pour sauver de la destruction les fleurs que l’on cultive, les arbres que l’on plante et les pelouses que l’on sème dans nos parcs. Nous ne faisons rien pour se prémunir contre les ravages des chiens errants, alors qu’il serait si facile de passer un règlement, comme ceux qui existent aux États-Unis, empêchant les chiens de circuler dans les parcs, à moins qu’ils ne soient tenus en laisse.
« Ayons des gardiens qui fassent leur devoir et apprenons au public à protéger sa propre propriété. »