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Un Éden fleuri à Montréal

Au 19e siècle, la famille de James Logan est détentrice de grandes terres agricoles, qui seront achetées en 1845 par le gouvernement du Canada-Uni pour un faire un terrain d’exercice militaire. En 1874, la ville de Montréal loue une partie de ces terres, la «ferme Logan», pour créer le parc Logan, rebaptisé en 1901 Parc La Fontaine.

Nous y voici justement, le 15 avril 1901, avec le journaliste de La Patrie. Une visite des serres municipales de la ville nous attend.

Les serres du parc Logan sont très intéressantes à visiter par le temps qui court. Un grand nombre de plantes sont en pleine floraison et ouvrent toutes grandes leurs feuilles aux vivifiantes effluves du soleil d’avril. C’est l’époque où se préparent les plantations nouvelles, où s’élaborent les frondaisons dont se couvrent les parcs de la ville pendant la saison d’été. Les boutures qui seront des plantes demain poussent avec effort de tendres racines dans le sable qui recouvre la terre dont elles se nourrissent; les boutons se forment entre les feuilles vertes et bientôt les fleurs briseront leurs enveloppes pour s’épanouir irrésistiblement.

Les serres de l’extérieur contiennent plus de 500,000 plantes encore jeunes qu’on cultive pour la décoration des parcs. À l’intérieur de la grande serre centrale, des millions de boutures poussent lentement leurs racines. Il y a aussi des rosiers magnifiques qui ont donné des fleurs au milieu de la saison d’hiver et portent encore aujourd’hui des roses superbes. Les œillets sont de toute beauté. On remarque une collection d’azalées en fleurs depuis le mois de décembre, une collection de palmiers qui étalent leurs feuillages opulents, quelques-uns mesurant 12 pieds de hauteur; narcisses, jacinthes, tulipes, plantes tuberculeuses de toutes les variétés, eucalyptus, etc.

On remarque même un oranger qui porte une orange à peu près mûre et quantité de fleurs qui produiront aussi des fruits.

M. Pinoteau, jardinier en chef de la ville, a 28 parcs à garnir de fleurs, à part le parc Logan qui prend à lui seul la plus grande partie des plantes cultivées dans les serres de la ville. Dans quelques semaines, on commencera partout les travaux d’entretien et d’ornementation.

La pépinière du parc Logan rend d’importants services à la ville; elle est une source d’économie fort appréciable. On y cultive des millions de petits arbres, semés en graines et qui se développent d’année en année, donnant des résultats infaillibles. L’an dernier, on a planté plus de 1,500 arbres pris dans la pépinière et qu’on n’aurait pu acheter à moins d’une piastre chacun. C’est donc une économie de $1,500, pour avoir des arbres parfaitement acclimatés et qui réussissent toujours.

M. Pinoteau se plaint seulement de ne pas avoir assez de place pour donner tout le développement voulu à la culture des arbres; il n’a pas non plus le personnel qu’il lui faudrait pour cela.

 

L’image est extraite du Monde illustré, édition du 17 août 1895. Tout en haut, à gauche, voilà le jardinier A. Pinoteau. On aperçoit aussi une vue générale du parc Logan, l’intérieur et l’extérieur de la grande serre et, à gauche, la résidence du jardinier. Source : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/htm/i4197.htm.

Je ne sais si vous vous souvenez. L’automne dernier, à Montréal, Pinoteau avait dégarni les parcs municipaux avant les grands froids et offrait des milliers de fleurs aux citadins. Nous lancions l’appel pour des fleurs sur ce site.

 

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