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Fécondité, vous dites ?

Nulle famille dans l’histoire de l’homme, semble-t-il, ne fut plus prolifique et de manière aussi soutenue que celle de la vallée du Saint-Laurent, que la québécoise. L’homme de cette région a même fait preuve d’une sorte d’acharnement à se prolonger, à se reproduire. Proverbiale, la fertilité des femmes a permis ce qu’on qualifiera de «revanche des berceaux». Le nombre moyen d’enfants par femme est de huit. En un siècle, de 1780 à 1880, la population passe de 70 000 à deux millions d’habitants. On augmente de 30 fois le nombre, alors que la France parvient à peine à doubler le sien. De 1800 à 1850, jamais le taux de natalité ne s’abaissera, si ce n’est pendant quelques années, sous le plancher de 50 naissances pour 1 000 habitants. C’est un record mondial. On ne connaît nulle part ailleurs une coutume voulant que le vingt-sixième enfant d’une même famille soit élevé à la charge du curé de la paroisse.

J’écrivais ces lignes dans Les Quatre Saisons dans la vallée du Saint-Laurent, un ouvrage sur lequel j’ai travaillé neuf ans.

En lien avec ce propos, l’entrefilet ci-joint de l’hebdomadaire de Joliette, L’Étoile du Nord, du 6 février 1892, est renversant.

Exemple de la grande fécondité de notre race. À Trois-Pistoles, deux cultivateurs nommés Ouellet et Bélisle ont chacun quinze enfants. Dans Bellechasse, un nommé Gingras compte une progéniture de trente-quatre enfants; un nommé Chrétien de L’Islet en a vingt et un; M. Vaillancourt, de Kamouraska, vient de faire baptiser sont trente-septième héritier. — On demande des meilleurs.

 

La photographie est extraite du rapport annuel de l’Ordre du Mérite agricole pour l’année 1913. On y voit la famille de Madame et Monsieur Lucien Leclerc, de Saint-Jean-Port-Joli, médaillée de bronze. Il est dit qu’un autre enfant, dormant dans son berceau, n’apparaît pas sur la photo.

 

 

2 commentaires Publier un commentaire
  1. josee jacinthe #

    du côté paternel – 18 enfants! , mais ça aura pris deux femmes plus que vaillantes. je les salue. bas saint-laurent dites-vous… dans le mille – rivière du loup ici. j avoue que ça me pose un vrai questionnement et pourtant, on aura beau décrier les religieux qui ont paraît-il demandé (exigé) cet effort incroyable, je ne peux m empêcher de me demander ce qu il serait advenu de notre peuple si ça n avait pas eu lieu. oui, bien des questions et de tout ordre.

    28 février 2013
  2. Jean Provencher #

    Voilà, chère Vous. Bien oui, et vous nommez tout. J’aime aussi que vous vous incliniez devant vos «mères» vaillantes du côté de votre père. Nous sommes là, toujours, nous avons tenu.

    Merci d’avoir pris la peine d’échapper ces mots.

    28 février 2013

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