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Un vaccin contre la grippe sera-t-il possible un jour ?

Durant les années 1880, après les découvertes de Louis Pasteur, certains chercheurs commencent à imaginer qu’on disposera, un jour, d’un vaccin contre la grippe. Mais encore faudra-t-il connaître la nature du virus.

L’article du journal québécois Le Sorellois, du 4 février 1890, coiffé du titre «Le microbe de la grippe», repêché on ne sait où, se présente, dirait-on, sous des couleurs banales. Mais nous sommes en présence d’une autre date importante dans l’histoire de la santé. Deux frères autrichiens sont à «préciser» le virus de la grippe.

Les ravages que la grippe exerce depuis quelques mois ont été une occasion de recherches pour la faculté médicale.

Il paraît qu’on vient de trouver enfin le microbe de la grippe.

On attribue l’honneur ou le mérite de cette découverte à deux jeunes médecins viennois : les frères Maximilien et Adolphe Jolles, tous deux attachés au laboratoire bactérien de l’hôpital général de Vienne.

Voici dans quelles circonstances on serait arrivé à constater l’existence de ce fameux bacille, l’objet de tant de controverses dans le monde médical.

En analysant certains substances fournies par un sujet que l’on pensait atteint d’une maladie des reins, les frères Jolles ont aperçu au microscope un bacille encore inconnu, auquel, à cause de la conformation particulière de sa tête, ils ont donné le nom de «bacille-évêque».

Analysant les mêmes substances provenant de malades de la grippe, dans tous les cas, sans exception, le même microbe a été rencontré.

Certes, voilà un bon pas de la science; mais il ne faudrait pas s’engager trop profondément dans cette conviction de l’existence du microbe, avant de s’assurer si réellement le bacille attribué à la grippe ne pourrait pas se rencontrer dans sur d’autres terrains pathologiques.

Voilà pourquoi les observations des frères Jolles ne sauraient être suffisamment concluantes, car elles prouvent que le bacille-évêque accompagne toujours la grippe, mais elles ne prouvent pas qu’il n’existe pas ailleurs.

De plus, on dit que le bacille-évêque a beaucoup d’analogie avec le microbe de la pneumonie constaté par Frielander.

Cette analogie pourrait avoir une grande portée scientifique en raison de la grande similitude de certains symptômes qui se présentent dans la pneumonie et dans l’influenza compliquée.

Les frères Jolles sont en outre d’opinion que la vaccination, suivant le système Pasteur, pourra être appliquée contre la grippe.

 

P. S. À lire les journaux de 1890, il semble manifeste qu’il y eut une grande épidémie de grippe en Occident en 1889 qui s’est terminée au printemps de 1890, une épidémie semblable à celles que connurent les 20e et 21e siècles, du type H1N1 ou H2N2. En 1890, l’Église québécoise abolit même le carême et le jeûne «à cause des maladies nombreuses qui font des ravages au milieu de nous, surtout à cause de la grippe».

La gravure ci-haut est parue dans Le Monde illustré du 17 octobre 1885. On la trouve à l’adresse suivante : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «Vaccins».

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