L’électricité n’est pas fiable

Gens de progrès, ne jubilez pas trop vite ! Moi, je garde pas très loin ma belle lampe Eagle. J’assure mes arrières. Voyez les malheurs des habitants de Joliette qui avaient mis tous leurs espoirs dans l’électricité. L’Étoile du Nord le raconte, le 21 janvier 1892.

La manière dont nous sommes servis sous le rapport de l’éclairage électrique, suivant le grand nombre, depuis quelque temps, laisse déplorablement à désirer. Au moment où l’on ne s’y attend le moins, nous disent beaucoup de souscripteurs, elle nous fait défaut dans nos maisons. Il en résulte que l’on est forcé, en vue d’obvier à ces inconvénients, d’avoir incessamment sous la main les lampes toutes montées comme auparavant. Vous qui avez la lumière électrique dans vos demeures, ne cassez pas les cheminées de vos vieilles lampes.

Ces problèmes viennent peut-être de la roue d’eau, parce que la ville de Joliette était dans le noir dimanche soir. « La lumière des rues n’a pu fonctionner, le frasil entravant les mouvements de la roue d’eau sur laquelle les machines, à la bâtisse principale, sont attelées. »

Ah, malheur de malheur ! C’est comme de se retrouver en panne d’hébergement le tout premier jour de l’année. Quelle misère ! Vive la voiture à cheval et la lampe à huile !