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Tant qu’à être dans les confidences

J’ai adopté ce nouveau rasoir dont on parle. Je suis passé au rasoir à lames interchangeables. Ne me dites pas que j’ai eu tort, je viens de poser un geste écologique. Monsieur, Le Monde illustré du 22 janvier 1898 vous convaincra.

Il faut se raser soi-même : c’est là un principe d’économie domestique et aussi un principe d’hygiène, car les rasoirs dont se servent les coiffeurs, ignorants de la plus élémentaire antisepsie, servent indifféremment pour tous les visages, propres ou non, sains ou malades. Mais les rasoirs sont assez chers, et il est nécessaire de posséder au moins deux de ces instruments qui demandent de fréquents repassages.

Le rasoir que notre figure représente n’est pas semblable aux instruments analogues; sa lame est mobile et est d’une extrême ténuité et très légère. On glisse cette lame dans la rainure que présente la pièce métallique qui continue le manche, et une virole fixe cette lame dans la position voulue. Plus n’est besoin de repasser; quand la lame commence à être légèrement émoussée, on… en achète une nouvelle et on possède un rasoir neuf. Mais, direz-vous, où est l’économie dans cette opération ? Il suffit de répondre que la lame qui est très mince ne coûte pas sensiblement plus cher qu’un repassage, qui use la lame et nécessite bientôt le changement, non plus que la lame seule, mais du rasoir tout entier, puisque dans les rasoirs ordinaires la lame est solidement fixée au manche et forme un tout.

Il est commode enfin d’emporter en voyage, par exemple, où on ne peut trouver de repasseur, un manche de rasoir avec une demi-douzaine de lames. Bref, cet instrument nous paraît très pratique à tout point de vue.

 

Si, pour la baratte Victoria, vous pouviez me téléphoner, et bien, pour ce rasoir, monsieur, je ne crois pas que je vais vous le prêter. À chacun son rasoir et la santé sera préservée.

L’illustration est de seanbonner (Sean Bonner) sur Flickr.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Jean Provencher #

    Absolument, chère Karo, j’ai toujours mon bon blaireau en poil de blaireau. Rien de mieux pour faire mousser le savon.

    8 janvier 2013

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