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Que faire contre la calvitie ?

Monsieur, vous rêvez d’une chevelure abondante ? Vous en avez ras-le-bol de votre patinoire à poux ? Et vous trouvez qu’aucune moumoute n’a belle allure ? Le 24 août 1908, L’Action sociale, un quotidien de Québec, vous explique comment les Romains, au temps de Jésus-Christ, résolvaient le problème.

On s’étonne qu’il y ait encore des chauves et qui souffrent de l’être. Ils n’en doivent accuser que leur négligence, car les remèdes ne manquent point. Dès le temps de Pline, on n’avait que l’embarras du choix. L’alopécie, lit-on dans les « Annales de pharmacie », se guérissait à Rome par l’application d’emplâtres animaux.

On estimait souveraine la fiente de brebis pilée dans le miel et l’huile de cyprus; celle de rat nommée par Varron « Muscerda » et la cendre du sabot de mulet dissoute dans l’huile de myrte. Le sang des mouches, les têtes de mouches donnaient d’excellents résultats, pourvu qu’on eût frotté d’abord avec une feuille de figuier le crâne à recouvrir; il était bon d’ajouter à ce muscat du miel, ou de préférence du lait.

La tête de rat était particulièrement recommandée, quand la calvitie était le fait d’un maléfice. La peau de hérisson brûlée dans la poix liquide rendait la vie au poil, même sur les cicatrices; mais on devait d’abord décaper la surface malade avec de la moutarde ou du vinaigre. Cette vertu du hérisson se retrouve d’ailleurs dans le porc-épic à un degré beaucoup plus éminent.

On prévenait aussi la chute des cheveux en s’enduisant la tête de la cendre d’un lézard vert mêlée à de la graisse d’ours et à l’oignon pilé. La cendre de vipère n’était pas sans mérite, non plus que la fiente fraîche de poule. On tirait avantage des cantharides dissoutes dans la poix liquide. Mais il fallait de la prudence pour éviter les ulcérations.

Les intéressés trouveront en outre, dans Pline, une bonne recette pour la teinture des cheveux : « Un œuf de corbeau, battu dans un vase de cuivre et appliqué sur la tête rasée, rend les cheveux noirs. Il faut faire cette opération à l’ombre et ne pas se laver la tête avant le quatrième jour. Il faut surtout, tant que l’onguent n’est pas sec, tenir de l’huile en bouche, de peur que les dents ne noircissent aussi ! »

Il est à supposer que ce sont tous des Absalons, les membres de la Commission de la Réforme des humanités, qui osent proposer de supprimer ou même de restreindre l’étude des auteurs qui nous ont conservé d’aussi précieuses recettes.

Pline donne encore la recette d’une autre teinture dont les anciens disaient merveille et que les « Annales de pharmacie » omettent cependant de mentionner. Nos élégantes nous sauront sans doute gré de réparer, à leur intention, cette omission. Voici cette merveilleuse recette telle qu’on la trouve chez Pline, Livre XXIX, chap. 34 : « Une décoction de sangsues pétrifiées, macérées pendant soixante jours dans un vase de plomb avec du vin noir et du vinaigre ». L’essayer, diraient les prospectus modernes, c’est l’adopter !

2 commentaires Publier un commentaire
  1. C’est très intéressant! Il est préférable d’utiliser des produits naturels pour se soigner. En effet, c’est plus efficace et moins risqué.

    28 décembre 2014
  2. Jean Provencher #

    Merci beaucoup, chère Patricia.

    28 décembre 2014

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