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Difficile d’aller faire baptiser son enfant dans les glaces

Au printemps, au temps des glaces, comment donc gagner l’église pour le baptême de son nouveau-né ? Lorsqu’on habite les îles de Sainte-Anne-de-Sorel, le pays du Survenant [de l’écrivaine Germaine Guèvremont], dans l’archipel du lac Saint-Pierre, il faut être bien décidé.

Samedi, Joseph fils de Paul Beauchemin, du bas de la paroisse, a hérité d’un gros garçon. Comme il est difficile d’avoir un parrain et une marraine dans les alentours de cet endroit, à cette saison de l’année, vu les difficultés de transport jusqu’à l’église, M. Beauchemin emmaillota bien chaudement son trésor qu’il plaça dans le devant d’un petit canot de chasse (12 pieds de long) et il traîna cette embarcation et son contenu sur la glace, à travers tous les dangers qu’elle offre en cette saison, jusqu’à quelques arpents de l’église où il atterra.

Il demanda alors un parrain et une marraine qui portèrent l’enfant sur les fonds baptismaux. Après la cérémonie, le père, heureux et content, retourna chez lui par le même moyen de transport, et grande était la joie de la famille quand ils virent arriver sain et sauf le père et son enfant, qui avaient fait ce voyage périlleux sans accident.

 

Cet article paraît dans le Courrier de Sorel, édition du 9 avril 1901.

Contribution à une histoire de la vie de relations autour du lac Saint-Pierre.

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