Skip to content

Nos campagnes peuplées d’esprits

Il se passerait des choses bien étranges à Saint-Agathe-des-Monts, au nord de Montréal. Sont-ce des loups-garous ? Des revenants ? Comment savoir ?

Dans un article intitulé Les revenants et sous-titré Deux familles en émoi dans une paroisse du Nord, La Patrie du 3 janvier 1900 raconte cette histoire.

Le Nord publie la note sarcastique suivante que lui écrit son correspondant de Ste Agathe des Monts :

Nous n’avons pas l’avantage d’avoir des loups-garous comme une paroisse voisine; nous avons mieux que ça : nous avons des maisons hantées par les esprits. C’est la troisième fois depuis quelques années. Cette fois-ci, c’est une des maisons de notre maire : à tout seigneur tout honneur. Cette maison est occupée par deux ménages.

Dernièrement, on entendit le soir des coups redoublés sur le toit, puis sur les murs et dans la cave; la maison en tremblait; le lendemain soir, même vacarme. Les locataires s’enfuirent; l’un d’eux s’en fut passer la nuit chez un voisin; mais le même bruit se répéta toute la nuit sur le toit de ce voisin.

On retourna au logis et le soir la maison s’emplit de curieux. La plupart riaient bien de la peur des locataires, mais, tout à coup, on entend deux coups formidables frappés sur la maison. Aussitôt, les rires cessent, tous se regardent en tremblant et disent : les voilà !

Deux des curieux, plus braves que les autres, sortent aussitôt et font le tour de la maison; ils aperçoivent un individu qui s’enfuit à travers les champs, un marteau de forge à la main. Ils rentrent aussitôt et disent Nous ne voyons rien, ce sont des revenants. La peur des locataires augmente, les coups recommencèrent; cette fois-ci, ce sont quelques-uns des visiteurs qui frappent eux-mêmes dans les cloisons pour effrayer leurs hôtes; ceux-ci ne peuvent plus tenir et abandonnent la maison qui depuis ce jour est restée fermée.

Allez dire à ces gens qu’il n’y a pas de revenants.

 

Dans la paroisse de Saint-Adelphe de Champlain, ce n’est guère mieux. Nous sommes, là aussi, en plein hiver. Le 7 janvier 1895, le Quotidien de Lévis raconte :

La paroisse de Ste-Adèle [sûrement plutôt Saint-Adelphe] de Champlain a été mise en émoi l’autre jour. La planchette a parlé ! Une panique ! Une dame, ayant demandé à cette divine ou satanique planchette ce que faisait son mari à ce moment à Québec, a été répondue sur papier et bien écrit par la planchette ceci : « Votre mari assiste à un banquet au [Château] Frontenac. »

On s’empresse de télégraphier au mari lui-même pour s’assurer s’il est bien là. Il répond : « Je suis au Frontenac, je banquette et ça va bien !» En recevant cette réponse, deux dames se sont évanouies, les autres ont pris la fuite et l’épouse a jeté la planchette au poêle qui a lancé des étincelles de toutes nuances et dans lequel on a entendu un bourdonnement épouvantable.

À l’avenir, les femmes feraient mieux de ne pas questionner les planchettes sur les faits et gestes de leurs maris absents, car ces questions déplacées irritent les esprits.

La photographie coiffant cet article et montrant deux épouvantails, fuyant dans la tempête entre chien et loup, fut prise au 515, côte Sainte-Anne, à Sainte-Anne-de-Beaupré, par mon ami PIER…………….O.

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS