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Les grandes chaleurs à Montréal

Ouf, ouf et ouf ! Et qu’on se rassure, les canicules ne datent pas d’aujourd’hui. En 1898, le mois de juillet est crevant, au cœur des villes surtout.

Voyons le journal La Patrie, du 20 juillet 1898, qui nous dit, dans un article intitulé La Chaleur, que la vie est invivable à Montréal.

La chaleur sur les quais cet avant-midi était insupportable. Comme hier, plusieurs des débardeurs ont dû demander du repos, qui leur a été accordé. Au bureau des commissaires du havre, le thermomètre entre 11 heures et midi accusait 91 degrés et demi.

La nuit dernière a été étouffante et on ne connaît personne qui ne se plaigne de n’avoir pu dormir. La chaleur a aussi rendu matinale bien des gens qui ont la douce habitude de rester au lit jusqu’à 9 heures.

Dans les rues, on se sent écrasé par l’atmosphère torride. Ceux qui n’ont pas d’autre chose à faire se creusent la tête pour trouver un moyen de se rafraîchir et n’y parviennent pas. Plus à plaindre sont ceux que leur métier oblige à travailler dehors, péniblement, sous le soleil. Et ceux-ci sont exposés à être frappés d’insolation, à tomber morts.

À différents endroits, dans le port, on a dû interrompre les travaux à cause de la chaleur. Un cas d’insolation s’est produit cet après-midi rue McGill, en face de l’hôtel Albion. Un passant est tombé comme foudroyé sur le trottoir. On l’a transporté à l’hôpital Général où il a repris ses sens après quelques minutes. Les bons soins l’ont promptement ramené et il a quitté l’hôpital au bout d’une heure.

Que dire de plus, sinon que le Québec est un pays au climat propre aux excès. Nous habitons la variété même. Qui sait, peut-être nous plaindrons-nous, dans six mois, des grands froids qui, soudain, nous tombent dessus ?

 

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