Et voilà le Morio !
Comme Le Survenant, le personnage principal du roman de Germaine Guèvremont, il faut prendre le Morio quand il passe.
Un papillon bien étonnant que ce Morio (Nymphalis antiopa antiopa, Mourningcloak Butterfly) ! Il peut passer l’hiver à l’état adulte, tapi dans quelque endroit protecteur. Puis, le voici, la lumière du jour rallongeant. Jean-Paul Laplante, dans Papillons et chenilles du Québec et de l’est du Canada (Éd. France-Amérique, 1985) le confirme. Le Morio apparaît habituellement dès le début d’avril, même lorsque le sol est encore largement couvert de neige. D’autres éclosent lorsque les feuilles commencent à croître. Chez moi, cette année, le premier m’est donné aujourd’hui. Et je l’apercevrai sans doute jusqu’à la fin d’octobre, moment où certaines de mes pommes ayant gelé dans les arbres, il sera là pour y goûter.
Il aime les clairières ensoleillées, les lisières des bois, des lacs et des chemins forestiers, les bocages, et même les parcs et les jardins en plein cœur de nos villes.
Les ailes refermées l’une sur l’autre, on dirait bien une feuille de l’automne avancé, bordée d’or délavé. Les ailes déployées, c’est plutôt du trentain, la garde-robe de velours d’un roi de France d’autrefois. Quelle belle bête ! La Société Audubon, dans son Field Guide to North American Butterflies (Ed. Alfred A. Knop, New York, 1986) écrit Few butterflies show such a great contrast between the drab underside and colorful upperside.
Dans les images ci-bas, remarquez-le en train de se nourrir avec deux mouches de la sève d’un saule.
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