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La comète de Halley à Sherbrooke!

En 1900, les journaux du Québec se plaisent à entretenir leurs lecteurs des phénomènes célestes. Éclipses, comètes, aurores boréales et autres manifestations ont la cote.

La plus célèbre comète est celle de Halley, mentionnée pour la première fois par les Chinois en 240 av. J.-C. L’astronome britannique Edmund Halley (1656-1742), fasciné par les comètes entreprend, au début du 18e siècle, une longue recherche sur ces traînées lumineuses apparaissant soudain la nuit. Il découvre qu’il s’en trouve une qui nous revient tous les 76 ans et prédit qu’aperçue la dernière fois en 1682, elle nous revisitera le jour de Noël 1758. L’astronome ayant vu juste, on donnera le nom de Halley à cette comète.

Le 17 mai 1910, le journaliste de La Tribune annonce la venue de Halley dans le ciel de Sherbrooke. Bon enfant, et sachant que, de tout temps, le passage d’une comète était annonciateur de bonnes ou de mauvaises nouvelles, il se moque des crédules dans ce texte inspiré. «C’est demain, le 18 mai, que la comète de Halley visitera la terre. Et nous verrons — selon les savants — ce qui n’a jamais été vu de l’homme jusqu’ici. Que sera-ce donc? Est-ce que les hommes vont dorénavant s’aimer, s’entraider les uns les autres? Est-ce qu’ils vont tous devenir bons, secourables, etc.? Est-ce que c’est le déluge, la fin du monde? Non, pas même. Nous allons tout simplement voir le sommeil à travers la queue d’une comète. Mais quelle queue ! Personne ne peut se vanter d’en avoir vu une pareille et jamais peut-être en verrons-nous une autre. […] Qu’arrivera-t-il alors? Même pour les savants, la question est difficile à résoudre. Cette queue ne s’est jamais laissée interviewer, à ce qu’il paraît, et personne ne s’accorde quant à ses intentions sur la terre. Cependant, et comme il faut bien en venir à une entente, les astronomes sont presque unanimes à dire que pas un seul être humain ne souffrira du choc des deux planètes. Seuls les timides risquent de mourir… de peur. Pendant ces trois heures et demie, nous verrons, disent les uns, un feu d’artifice où tous les astres entreront en danse. Et ce sera comme si Dieu, recommençant son œuvre, bouleversait les cieux pour en faire jaillir des étoiles nouvelles. Ce sera si beau, si magnifique, si sublime, ajoute-t-on, que jamais nous ne retournerons voir un feu d’artifice à l’exposition. […] Tenons-nous bien! Nous serons trois heures et demie dans la comète et Anché, le directeur de l’Observatoire de Lyon, en France, dit que nous verrons alors des choses extraordinaires. Lesquelles, encore une fois? L’un de ces savants dit que le soleil exhalera une chaleur écrasante; un autre que le gaz cyanogène va nous suffoquer ou nous rendre bien malades; un troisième soutient que cette queue n’est qu’un rayon lumineux, une search light puissante qui inondera la terre d’une lumière aveuglante. Vous verrez.»

Aperçue par la suite en 1986, elle nous reviendra en 2061.

 

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