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Retour sur la grande tempête de janvier 1887

Elle a frappé durement la région de Québec. Le quotidien Le Canadien sent la nécessité d’y revenir sous le titre «Échos de l’ouragan».

Le directeur de l’observatoire de la citadelle, M. W. A. Ashe, dit qu’il est tombé vendredi et samedi une moyenne de 12 ½ pouces de neige [une moyenne donc d’une trentaine de centimètres] et qu’à 3 heures vendredi après-midi, le vent avait une vitesse de 56 milles à l’heure [un peu plus de 90 km/heure]. Le thermomètre était alors à zéro. C’est certainement la plus forte tempête de neige, de vent et de froid combinés qu’on ait eue à Québec.

L’hiver dernier, les chasse-neige du Grand Tronc [une compagnie de chemin de fer] ont fait un parcours de 30,000 milles, tandis que cet hiver ils ont déjà parcouru une distance de 80,000 milles, sans compter le dernier ouragan.

Cette épouvantable tempête n’a pas empêché le doyen de la magistrature de Québec de faire sa marche quotidienne. De son côté, un ancien négociant retiré de la rue St-Pierre, qui passe d’ordinaire l’hiver en chapeau, a prouvé qu’il avait encore des muscles d’acier, en faisant à la raquette une marche de dix milles.

Des charretiers et des cultivateurs qui se sont aventurés par les grandes routes ont failli périr.

Vers onze heures vendredi soir, M. Thomas Ross, fils, qui demeure sur le chemin St-Louis a été tiré de son sommeil par un charretier dont l’équipage était perdu dans la neige et qu’il a adé à sortir de ce mauvais pas.

Un autre charretier, qui a conduit vendredi matin deux pratiques à Lorette, n’a été de retour à la ville que samedi soir.

MM. Savard père et fils et Durand, de St-Ambroise de la Jeune Lorette, qui font le commerce des viandes à la halle Montcalm [place d’Youville, bien sûr], sont partis de chez eux à cinq heures samedi matin pour venir à leurs étaux, et ne sont arrivés à la ville qu’à onze heures, tant les chemins étaient mauvais et la tempête grande encore. Le cheval de MM. Savard s’est même cassé une patte, et il a fallu abattre l’animal en chemin.

 

Le Canadien (Québec), 18 janvier 1887.

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