Échappée de paroles

Provenant d’un ouvrage sur Lao Tseu et le Taoïsme, de Max Kaltenmark.

 

Le sens du mot Tao est : chemin, voie.

Ce sont les passants qui font le chemin.

Qui le matin a entendu parler du Tao peut mourir tranquille le soir.

Un aspect Yin, un aspect Yang, c’est là le Tao.

Ceux qui jadis pratiquaient le Tao entretenaient leur savoir par la quiétude.

L’infiniment grand n’a rien qui lui soit extérieur.

Sans franchir sa porte, connaître le monde entier.

Plus on va loin, moins on connaît.

Il faut s’appliquer à vivre caché et de façon anonyme.

La Voie, l’art de vie qui consiste à laisser faire la nature, à ne pas intervenir dans le cours des choses.

Le Tao n’est autre chose que l’universelle spontanéité.

Tout dans la nature s’accomplit sans intervention particulière telle que pourrait l’être celle d’une divinité ou d’une providence.

Tous les êtres de ce monde naissent du Visible; le Visible naît de l’Invisible.

Le monde est infiniment grand, son centre est partout.

Une réalité unique se cache derrière la diversité des choses et des êtres.

La vie et la mort ne nous sont pas étrangères, et cependant leur principe nous est caché.

Le mysticisme de Lao Tseu ne fait point appel aux émotions violentes, c’est un mysticisme calme et réfléchi.

* * *

Un jeune homme qui habitait au bord de la mer aimait beaucoup les mouettes. Tous les matins, il allait sur le rivage pour jouer avec elles et les mouettes arrivaient par centaines sans hésiter. Un jour, le père du jeune homme lui dit : «On m’a dit que les mouettes jouent familièrement avec toi. Prends-en quelques-unes et me les apporte pour que moi aussi je puisse jouer avec elles.» Le lendemain, le jeune homme se rendit au bord de la mer : les mouettes jouèrent dans les airs au-dessus de lui, mais aucune ne descendit. (Lie-Tseu)

 

L’ouvrage de Kaltenmark est paru aux Éditions du Seuil, à Paris, dans la collection «Maitres spirituels», 1965.