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Une fête de raquetteurs à Cartierville

club des raquetteurs palestre nationale montrealLes bons vieux «Canayens», qu’on ne peut rencontrer ailleurs qu’à St-Henri […], n’ont jamais trouvé une meilleure occasion de pouvoir fraterniser dans l’intimité que lors de leurs agapes d’hier après-midi à Cartierville.

Réunis à l’hôtel de M. Avila Crevier, en nombre très imposant, ils ont passé là la journée la plus agréable qu’il leur fut possible d’avoir; aussi le souvenir qu’ils en conserveront sera-t-il pour tous ineffaçable.

C’était le dîner annuel du club Le Canadien de St-Henri. Cet événement, qui d’habitude cause tant de réjouissances, n’a jamais remporté un plus beau succès que celui d’hier. Au nombre d’une cinquantaine, nos joyeux raquetteurs, la plupart accompagnés de leur femme et filles, partaient hier matin, de leur salle du club, en char spécial, et faisaient route vers Cartierville.

Ce voyage, comme on le connaît, s’effectua au milieu de la plus franche gaieté et de la plus cordiale harmonie, chacun y mettant du sien pour rendre le long trajet aussi agréable que possible.

Rendue au terminus, c’est-à-dire à l’hôtel Plaisance, où l’attendait avec anxiété le populaire propriétaire, M. Avila Crevier, la joyeuse bande mit pied à terre, se dirigea vers l’hôtel et y fit irruption, causant, par le nombre considérable et leur humeur joviale, tout un émoi parmi les campagnards peu habitués à se trouver envahis par une multitude aussi bruyante.

Aussitôt entrés, tous enlevèrent tuques et capotes, puis, l’instant d’après, passèrent au salon en attendant le moment de déguster avec appétit les mets savoureux dont étaient surchargées avec grand goût, cependant, les tables de la salle de banquet. Un orchestre retenu pour le circonstance contribua à compléter les amusements qui ne se terminèrent que tard durant la soirée.

Au dîner, le menu fut tellement bien accueilli qu’il fallut aux organisateurs s’y prendre par deux fois pour que tous purent satisfaire tout à leur aise leur appétit, devenu agité par l’excellence des mets qui s’étalaient d’une façon superbe.

À deux heures de l’après-midi, alors que tous se furent servis à gogo, nous montions de nouveau au salon, où eut lieu un véritable concert vocal et instrumental entremêlé de danses nombreuses.

L’amusement était alors à son comble et promettait de s’éterniser. Les vieux, les jeunes, tout le monde y participait, et personne ne semblait éprouver la moindre fatigue tellement la franche gaieté battait son plein. […]

Finalement, l’heure du retour sonna. Il fallait songer à rentrer dans son foyer. C’était bien désagréable, mais, néanmoins, tous durent s’y conformer.

On reprit donc le char spécial bien à regret, se promettant sur l’honneur de revenir dans un avenir prochain jouir d’une distraction qui repose à la fois le cœur et l’esprit.

 

La Patrie, 6 mars 1905.

La photographie des membres du Club de raquetteurs de la Palestre nationale à Montréal, prise vers 1910 par Dupras et Colas, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec dans le Vieux-Montréal, Fonds Dupras et Colas, cote : P175, P247.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Guy Giasson #

    La Société historique de Saint-Henri possède d’authentiques photographies du club des raquetteurs le Canadien de Saint-Henri ainsi que des médailles souvenirs.

    2 août 2018
  2. Jean Provencher #

    Merci beaucoup, Monsieur Giasson, de ces renseignements.

    2 août 2018

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