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Le refuge de la nostalgie

Les temps changent. Nous ne vivons plus aujourd’hui comme nous vivions voilà 50 ou 60 ans. Je me rappelle avoir entendu le procès de la télévision, qui, disait-on, avait brisé le cercle familial pour devenir l’importune dans la maison. «Ah, auparavant, c’était le bon temps, nous passions les soirées entre nous plutôt que rivés à la télé.» Chère nostalgie. Ce qu’elle est puissante ! Ce que ses bras sont invitants ! Existait-il ce cercle familial d’ailleurs ?

La consultation des journaux anciens permet de constater que les changements de manières de vivre appelaient, tout à fait comme aujourd’hui, les mêmes réactions.

On se demande, en maints endroits, pourquoi les bonnes veillées d’autrefois ne se répètent plus. Quel esprit a pu séparer ainsi de nos foyers ces joies innocentes et tout à fait si propres à resserrer les liens de l’amitié des familles. Les vieilles fêtes traditionnelles passent inaperçues et les longues soirées d’automne et d’hiver sont devenues d’une tristesse accablante. Les jeunes se fuient; et si toutefois le hasard réunit quelques-uns, le sabbat qu’on fait se traduit en signes sensibles, le lendemain. Allons, les jeunes, voilà la Ste-Catherine, remuons les vieilles cendres de notre apathie et sachons raviver, par nos joyeux chants canadiens, les souvenirs des vieillards. Où sont les neiges d’antan !

Source : L’Écho des Bois-Francs, 10 novembre 1894.

 

Aujourd’hui, on fait follement commerce aussi de nostalgie, ce qu’on n’aperçoit guère encore en 1900.

L’illustration, Rigodon chez Batissette Auger, est d’Henri Julien.

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