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Jouer avec son espérance de vie

Après les grandes boucheries du début de décembre, certains bouchers des villes, vendeurs de viande, commencent à s’impatienter. Les réserves de glace stockées dans les grandes glacières de quartier sont à peu près épuisées.

Le congélateur n’existe pas en 1900. Comment donc conserver les viandes que leur apportent les habitants de la campagne ? Et ils s’informent à leur marchand de glace habituel. « Quand, croyez-vous, qu’il sera possible d’avoir de la glace ? » Un peu de pression ne nuit pas.

Mais, marchands de glace, sachez répondre à votre boucher. Voyez l’aventure du marchand de glace Lemay, à Montréal, l’avant-veille de Noël. L’Étendard en glisse un mot le lendemain, 24 décembre 1890.

 

M. Lemay, marchand de glaces de la rue Notre-Dame, se rendait hier après-midi sur le fleuve dans le but d’y choisir un bon endroit pour y couper de la glace pendant l’hiver. Il était accompagné de trois jeunes garçons nommés Honoré Ayotte, âgé de 13 ans, Alexandre Lafond et un autre dont le nom n’est pas connu.

Ils étaient arrivées à peu près à mi-chemin entre la ville et l’île Sainte-Hélène, quand ils se virent soudainement en mouvement sur une glace flottante. Comprenant le danger qui les menaçait, ils s’agenouillèrent et se mirent en prières. Pendant qu’ils priaient, quelques personnes les observaient sur le rivage et le constable Demers qui était en faction sur le marché Bonsecours partit pour leur porter secours.

Il s’était muni d’une corde chez M. W. Livernois qui l’accompagna pour l’aider à opérer le sauvetage. Une foule excitée s’était déjà rassemblée sur le bord du fleuve, le long du marché Bonsecours et vis-à-vis l’ascenseur du Pacifique Canadien.

Les deux hommes accomplirent leur sauvetage avec succès et sans trop de difficultés, en présence de la foule anxieuse. Quand un des jeunes qui avaient échappé à un si grand danger, sentit ses pieds sur la terre ferme, il se mit à courir de toutes ses forces et on le vit bientôt tourner le coin de la rue Notre-Dame. Ses deux compagnons dirent que c’était la peur d’être arrêté qui l’avait rendu si agile. Tous ont été quittes pour la peur et un bain froid. M. Lemay avait apporté avec lui une hache et une scie, qui sont tombées à l’eau. Il ne les regrette pas du tout.

 

Voici les références touchant l’illustration : Musée du Québec, Anonyme, La coupe de la glace, aquarelle, cote : A-69.478-D. Photographie : Patrick Altman, 1979. Salutations, cher Patrick.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. C’est une autre façon intéressante de risquer sa vie qui est disparue… Le bon temps d’autrefois!

    21 décembre 2012
  2. Jean Provencher #

    Une sorte de plaisir extrême ! Bien belles Fêtes à vous.

    21 décembre 2012

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