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La naissance des expositions modernes

Au Québec, en 1900, tout le mois de septembre est consacré aux expositions. La plupart ressemblent à celles des débuts, cent ans plus tôt, c’est-à-dire qu’elles sont essentiellement agricoles. Nous y reviendrons.

Mais voici celle-ci, à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui innove franchement avec la variété de ses activités. On voit poindre à l’horizon nos expositions d’aujourd’hui. Le journal La Patrie nous y convie le 11 septembre 1902.

Hier, au-delà de 10, 000 personnes ont visité l’Exposition Provinciale de St-Jean. La température était belle et le jour de Montréal a été un succès complet. […]

Il y a eu grande parade de tous les animaux au son de la fanfare, puis à trois heures précises ont eu lieu les courses au trot dans les classes 2. 50 et 2. 18. Ces courses ont beaucoup intéressé les spectateurs.

Le programme des attractions a été rempli d’une façon parfaite. Les Neitos, pantomimes et acrobates, sont insurpassables. Conway et Leland, les joyeux monopèdes, ont intéressé les spectateurs au plus haut point. Arnelle, la merveille de gymnase, le professeur Carlisle avec ses chiens dressés, la famille Eddy, les fameux acrobates, The Flying Bardwells, Mather Eddy sur barre et échelle horizontales ont aussi intéressé vivement tout le monde.

Mais ce qui a excité au plus haut point l’intérêt du public a été les prodiges accomplis par les Marins plongeurs d’une hauteur de 90 pieds.

Les évolutions et exercices militaires exécutés par les soldats de l’école d’infanterie de St-Jean n’ont pas manqué d’intéresser tous ceux qui ont quelque notion de l’art militaire.

Les concerts en plein air donnés en face de l’estrade principale  par la magnifique fanfare de St-Jean, sous l’habile direction de M. L. N. Boisvert, font les délices de tous les dilettantes. Qu’on veuille bien se rappeler que c’est ce corps de musique qui est sorti vainqueur du concours organisé dernièrement à Montréal, entre toutes les fanfares d’amateurs de la province.

Pour terminer la journée, une ascension en ballon a eu lieu. Cette ascension a excité au plus haut point l’intérêt du public. Le ballon s’est élevé dans les airs à une hauteur prodigieuse et la brise le poussa du côté du Richelieu. Quand le hardi aéronaute, attaché au ballon, commença la descente au moyen d’un parachute, l’émotion de ceux qui assistaient à cette ascension était à son comble. Des femmes se lamentaient et répétaient à chaque instant : Mon dieu, il va se noyer, il s’en va dans la rivière. On a appris depuis que rien de tel n’était arrivé.

Le soir, les spectateurs étaient nombreux sur le terrain et on a répété le programme des attractions en y ajoutant quelques numéros d’un intérêt tout particulier. Il y a eu la danse du feu et autres danses serpentines, exécutées à la perfection.

Rien ne manque à l’exposition provinciale de St-Jean pour satisfaire les goûts de tout le monde. Des théâtres de tous genres, des curiosités de toutes sortes couvrent une partie du terrain. […]

Nous recommandons aux visiteurs de ne pas oublier d’entrer au pavillon des arts et des industries domestiques. On y voit des exhibits de première classe qui démontrent bien le goût artistique et l’habileté de nos femmes canadiennes. […]

Tous ceux qui ont visité jusqu’à aujourd’hui la magnifique exposition provinciale de St-Jean s’accordent à dire qu’on ne saurait voir une plus belle exposition à aucun endroit du pays.

Source de l’illustration : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Collection Magella Bureau, cote : P547,S1,SS1,SSS1,D535.

 

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