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Le 24 juin en 1900

Au début du 20e siècle, le 24 juin est une journée de semaine comme une autre. Ce n’est qu’en 1925 que le Gouvernement du Québec imagine en faire un congé férié. Auparavant, on fête la Saint-Jean le dimanche postérieur au 24 juin, On sent dans le ton des journalistes de l’époque une déception à cet égard. Le 24 juin 1902, le Courrier de Sorel écrit : La fête nationale est passée inaperçue ici cette année. Des drapeaux flottaient cependant à quelques endroits et les citoyens portaient la feuille d’érable à la boutonnière. Deux ans plus tard, le 24 juin 1904, à Rivière-du-Loup, le discours du journal Le Saint-Laurent est le même : Pas de manifestation publique, à Fraserville, à l’occasion de la fête de la Saint-Jean-Baptiste. La seule célébration est la soirée dramatique et musicale à l’hôtel de ville. On s’est contenté durant le jour de hisser des drapeaux aux mâts des maisons et d’attacher une feuille d’érable à la boutonnière, tout en se promettant bien de fêter l’an prochain. Le texte de La Tribune, de Sherbrooke, le 24 juin 1910, n’est guère plus remonté. C’est aujourd’hui la fête de la St-Jean-Baptiste, la première fête des Canadiens français, leur fête nationale. Ce jour-là, l’âme canadienne chante gaiement ses plus patriotiques accents. C’est le jour des souvenirs et des patriotiques espérances. La feuille d’érable fleurit les boutonnières et l’on se sent plus joyeux et plus dispos que les autres jours.

Vous avez remarqué la constante ? Le 24 juin, où que ce soit, on saisit une feuille du premier érable aperçu sur son chemin pour l’épingler à sa boutonnière. Si aujourd’hui, le Bouleau jaune (Betula alleghaniensis Britton ou Betula lutea, Yellow birch) est l’arbre emblématique du Québec, il y a fort à parier qu’en 1900, on aurait choisi l’érable.

L’image coiffant cet article provient de La Bonne Chanson, dix albums qu’on appelait Cahiers, parus de 1938 à 1951, du musicologue Charles-Émile Gadbois (1906-1981). Elle apparaît dans la série de manuels Chantons, 1957, volume 8, faisant partie du programme officiel du cours secondaire, manuels approuvés par le Comité catholique du Conseil de l’Instruction publique. Cette belle chanson d’Albert Larrieu est l’hymne de la Ligue nationale d’improvisation depuis sa création en 1977; on la chante au début de chacun des matchs.

 

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