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Après la dormance de l’hiver, l’éperlan réapparaît!

L’automne est la grande saison de l’éperlan sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Voyageant en groupes, ce petit poisson, à livrée métallique, riche en calories, qui vit la moitié de l’année en mer, forme de véritables banquets mobiles pour les grands prédateurs de l’océan.

L’automne venu, l’éperlan (Osmerus mordax, Rainbow smelt) s’amène passer l’hiver jusqu’à Québec, dans les baies herbeuses, en eau saumâtre. Au printemps, la femelle peut libérer ici jusqu’à 50 000 œufs, plus lourds que l’eau et qui collent au gravier ou aux objets solides. Parents, comme petits rapidement éclos, retournent à la mer avec empressement.

Certaines années, à nouveau au printemps, après l’automne généreux, c’est la manne. On les dirait sans nombre. Le Soleil, du 13 mai 1909, écrit : «Quelque monstre marin a dû effrayer les petits poissons hier, ou plutôt sont-ils venus s’ébattre loin des glaciers flottants dans les ondes plus chaudes qui coulent sur nos rivages. Les malheureux! Ils ont fui un danger pour tomber dans un autre pire que le premier. Ils ont échappé à la dent de monstres pour tomber dans une prison; ils ont fui les glaciers pour tomber dans un antre plus froid, l’antre de la mort. Toujours est-il que les pêches échelonnées le long du fleuve étaient remplies de milliers de petits poissons frétillants comme jamais de mémoire de propriétaire de pêche on en n’avait vu. On a chargé plusieurs voitures de ces petits poissons succulents — des éperlans — et nos marchands de poisson n’en manqueront point. Ils arrivent à point pour le marché. Il en a été pris assez pour que dans chaque famille, demain, on ait sa friture. On comptera la pêche d’hier comme une pêche vraiment miraculeuse.»

Le naturaliste Claude Mélançon, dans son ouvrage Les poissons de nos eaux (1936), a tous les égards pour l’éperlan, qu’il juge être probablement le plus précieux de nos eaux, «régal des gourmets», «véritable promesse de délicieuses fritures». Impossible de le contredire.

L’image ci-haut montre des pêcheurs d’éperlans à Québec, bien après 1900.

 

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