La sortie des chats.

17 Fév

Ce livre de White, La Figure du dehors, nous dit, entre autres, qu’il n’y a rien de religieux dans le Tao ou le Bouddha. Voyez ce qu’il écrit.
Notez qu’il n’y a rien de « religieux » dans tout cela. Si l’on parle de Tao, si l’on parle de Bouddha, ce n’est que par commodité, non par révérence (si la commodité devient une convention bien établie, c’en est fini du pouvoir que recèle le mot « Tao » et de la vacuité que recouvre le mot « Bouddha»).
Ce discours (et le discours est nécessaire au moins en tant que doigt montrant la lune, bien qu’il ne soit jamais la lune elle-même) s’accompagne toujours de mise en garde : ne jamais faire de Bouddha ni du Tao une obsession. « Ne t’arrête pas là où Bouddah n’est pas. Et si tu vas là où il est, ne t’y attarde pas. »
Le Bouddha le meilleur est un Bouddha discret, un Bouddha qui se dérobe — qui s’efface devant le « visage originel ». Être homme du Tao (la voie) ou de la « Bodhi (la lumière) ce n’est pas avoir le crâne bourré de Tao ou de Bouddha (comme d’un rhume de cerveau culturel ou d’une grippe religieuse). C’est avoir saisi ce que Bodhi-dharma a appelé « une vacuité sans fond et rien de sacré) capable de voir (cette vacance de l’esprit n’est pas synonyme d’inattention) et de vivre, sans encombrer son esprit ni le projeter sur le monde.
« C’est seulement quand on a nulle chose, écrit Teshan, qu’on est vacant et au-delà de la pensée, vide et merveilleusement vivant. »
C’est d’un tel état de vacance que peut naître l’action spontanée, ou l’acte créateur, ou, comme je préférerais l’appeler, l’activité profonde de l’homme, qui n’a rien en commun avec l’agitation du moi superficiel.
Kenneth White, La figure du dehors, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, 1978, p. 166s.
Et voici Bouddha, une pièce fabriquée en Indonésie, retrouvée à Québec.

Thème Linen par The Theme Foundry.
Copyright © 2025 Jean Provencher. Tous droits réservés.